
Quarante jours, quarante ans, 4000 ans au désert… Lorsque Jonas arrive à convertir Ninive, c’est lui qui doit partir pour mieux se repentir. En chemin, la vie et les plantes invitent à leur regard clair : la nuit des temps orientale attend la paix matinale.
Isaïe déjà relayait l’appel au guetteur : “Veilleur, où en est la nuit ?” (Is 21, 11).
En Europe, après tant de guerres fratricides et séculaires, que de vigies discrètes prennent le quart pour que la paix ne reste pas à l’écart, puisque les terres sont solidaires à boire le miel débordant du ciel ! C’est en ce sens que les Mémoires d’Alsace de Técla Jaubert sont en cours de diffusion, témoignage d’une tradition non seulement vivante, mais vivifiante et vigilante. Cet ouvrage met à l’honneur la sereine modestie qui faisait vivre le sacré dans les travaux et les jours de nos localités, comme Schleithal à la fois village, rue et voilier sous le mât de son “clocher altier qui, telle une vigie, domine […] le village-vaisseau amarré à ses pieds”.

Également le 4 mars dernier, dans la même tonalité de responsabilité, le Lied de Schubert Le Pâtre sur le Rocher ouvrit l’inauguration de la salle Pierre Boulez à Berlin :

Quelque part un BERGER perché sur un ROCHER veille à ce que les “sombres ravines” et les noires forêts s’illuminent : car la paix fait le guet, même quand les enfants crient au fin fond de l’Éthiopie ou que la musique a du mal à semer son souffle auroral.
Grande place à la musique donc dans ce nouveau Theame !