
“Je ne mourrai pas“, chante avec assurance le psaume 118 (ou 117) au verset 17.
Qui veut réaliser cette outrecuidante volonté peut suivre le conseil de détachement et de mouvement attribué à la sainte patronne de l’Europe, Catherine de Sienne en ce jour honorée par le calendrier : “La vie est un pont : traversez-la, mais n’y faites pas votre demeure.” Or, au début du “pont” du 1er mai célébrant le travail, un pont franco-allemand soude à travers les transports en commun et la coopération fraternelle deux villes autrefois séparées par de vieilles inimitiés, fédérées à présent sur les rives du Rhin, Kehl et Strasbourg !

D’autres clés pour faire échec aux absurdes apparences de l’existence sont fournies par Gabriel Marcel : “Je rappellerai d’abord cette phrase d’un de mes personnages : Aimer un être, c’est dire : toi, tu ne mourras pas. Mais quel peut être le sens exact de la portée d’une telle affirmation ? Elle ne se réduit sûrement pas à un vœu, à un optatif, elle présente bien plutôt le caractère d’une assurance prophétique… ”

Sous ce titre choc “Tu ne mourras pas” ont été publiés d’autres livres. Citons de Jacques de Bourbon-Busset le journal, tome VII, montrant aussi l’alliance de l’amour et de la liberté : “Créer la liberté à l’intérieur de la nécessité est sans doute la moins mauvaise définition de l’amour. Qui donne sa foi conquiert sa liberté.”

Non, fils et filles nés d’Europe avec les bateaux, les bâtons d’écriture et les ponts, nous ne mourrons pas : à condition de travailler aux grands chantiers de l’amitié.

Un très beau Théâme !
En écho, aujourd’hui dimanche : “Je suis venu pour que vous ayez la vie et la vie en abondance”.
Merci, Martine.