
Témoin et soins célestes : parfois nous leste la Voix désirant fort tirer la terre hors de la terreur qui resserre de peur les cœurs.

Non loin des fécondes écritoires, du compatissant réfectoire, à l’orée des NOIRS-SAPINS, les cascades en essaim bourdonnent encore et les abeilles ruissellent d’une onde sans pareille.

Alors, la mort nous fait un signe de vie, de vigne.

Face à l’enfeu qui fut l’enjeu d’ardentes fouilles novices et quitta son précipice, apparaît tout près, dans la même lumière baignant ce cimetière, une main de grès que la paix réelle de trois croix constelle.

Un frémissant berceau maintenu droit, nouveau, par-dessus les ravages des conflits et des âges, grâce à son clocher mi-exotique et mi-antique ne peut pas… clocher : sur les pentes, il invente. Ne se lassant pas de se rénover, comme un enfant il n’a rien à prouver !

Un coin des lettres dans Osenbach vous invite à vous en remettre aux transparents torrents de Bach… Voyons, de l’étymologie coulent aussi des eaux jolies : “conVERSation”, “reconVERSion”, prouvent qu’il faut ÊTRE ENSEMBLE moines – même dans nos tourbillons mondains ou dans le désordre souverain – pour transmettre un frêle patrimoine qui parle bien plus haut que la mort et les mots.

Saint-Irénée-Saint-Augustin boit jusqu’à la lie son chagrin. Mais est-ce que la gloire s’enlise ? S’il ne reste de la vaste église que le porche, si les murs croulent en couleurs et semblent se diluer en rivière de pleurs, du grand Manegold la révolte poursuit en secret ses récoltes : “Lançons-nous, comme il nous y invite avec une confiante ferveur à la suite de saint Paul, dans l’espace des événements à venir !”

Les soins, témoins d’une claire présence, respirent en silence… L’esprit des jardins sommeille, mais veille au grain du matin.

Mulhouse a ses deux Etienne et, d’une cloche à l’autre, s’arpente désormais une amitié oecuménique qui ne compte plus ses pas et prend soin de la paix de sa cité. Et le témoin Etienne aimé des Alsaciens a aussi à Osenbach son superbe clocher élevé dans le bleu. Etrangement à partir du 25 octobre, dans le même temple Saint-Etienne de Mulhouse, une femme alsacienne et témoin, qui elle aussi fut dans le soin – car elle fut médecin -, sera honorée par une exposition. Adélaïde Hautval est digne de figurer aux deux entrées de ce billet, témoin à Auschwitz du terrible, et qui dans le déshéritement des camps n’a pourtant cessé de prendre soin de notre commun manteau d’humanité. La voici digne de prendre place parmi les femmes d’Alsace et de Dieu, telle l’ancienne Guta. Elle aussi écrivit des lettres et publia un livre pour témoigner. Elle grandit sous les collines alsaciennes au bord du vignoble. Que cette convergence soit saluée. Que lettres et livres continuent à nous faire grandir. Que jamais la cloche de nos églises ne perde la foi pour que restent fleuris nos villes et nos sanctuaires.
Amen, Alléluia.
Merci aussi, CARISSIMA – comme disait Haïdi à sa soeur, je crois -, de nous indiquer une rencontre facile à mettre en oeuvre avec cette haute figure que tu m’as fait connaître.