
Dès le départ, des cimetières à la lumière, tous les arts sont sauvages, et pourtant sages. Après le décès de la poétesse Cécile Sauvage, Georges Bernanos rédigea pour la revue Amitiés cet éloge articulé sur le Miracle de la vie intérieure :
Il faudrait lire ses livres comme je les ai lus moi-même, par un de ces matins d’argent qui leur ressemblent, au dernier tiers de l’été, lorsque le jour limpide encore, lourd de l’expérience de trois saisons, déjà décèle, imperceptible, le premier frisson de l’automne. Car si la pureté sait nous faire partager inexpliquablement son allégresse, c’est qu’elle n’est justement pas, ainsi qu’on voudrait le prétendre, l’ignorance éblouie, sans art, mais au contraire une certaine expérience profonde de la vie…

Écoutons sous les mots de Cécile Sauvage, future mère du compositeur ornithologue Olivier Messiaen, la gestation devenir communion et mûrir en secret l’inspiration qui déjà vibre dans l’inconnu, d’un souffle libre, à l’impromptu.
Je porte dans mon sein un monde en mouvement
Dont ma force a couvé les jeunes pépiements,
Qui sentira la mer battre dans ses artères,
Qui lèvera son front dans les ombres sévères
Et qui, fait du limon du jour et de la nuit,
Valsera dans l’éther comme un astre réduit.
Cécile Sauvage, L’Âme en bourgeon (1910).

Rendons hommage donc à l’ÉTÉ CLASSIQUE APRÈS-MIDI de FRANCE MUSIQUE : le 15 août, Séverine Garnier laissait la parole à Cécile Sauvage dans ses vers tendrement prophétiques, puis à son fils Olivier Messiaen dans les flots de ses dons acoustiques. Ainsi l’esprit sauvage rend sage.
Diffusé par You Tube : www.youtube.com/watch?v=UlAULQP4x98
magnifique partage en ce jour de milieu d’été où l’âme encore élargie emmagasine un maximum de cette lumière qu’elle retiendra en réserve pour l’hiver! un grand merci!
Merci beaucoup, Martine, pour toute cette beauté, la grâce du paysage que je me suis permis de copier, et ces perles de musique ailées, apaisantes.