L’étymologie claire l’indique ou le suggère : quand la salade ou le ragoût, le pot-pourri, de la satire trotte tout doux près de vous, mijote et frémit, vive le rire… VOUS N’AURIEZ PAS VU, PAR HASARD, PASSER LE PRESIDENT, demande actuellement sur les planches un personnage de Bernard Uzan. C’est débattu, c’est entendu, la verve énerve ; mais quel bienfait, pour peu que les deux sens de la “farce” jouent contre la guerre – cette garce, lorsque la paix en cadence chante et danse !
Le sourire qui nourrit les amis délivre, unit : remontons donc le temps sur l’onde où le génie rebondit pour laver nos vices et manies, afin de mieux exorciser tout ce qui peut ostraciser. AU CARNAVAL TOUT LE MONDE EST JEUNE, MÊME LES VIEILLARDS, déclare Nicolaï Evreïnov.
Contre tant de faux empires qui font que le mal empire, sur tous les tons – savants, bouffons, jouons ensemble : que nul ne tremble ! LES ANCIENS, MONSIEUR, SONT LES ANCIENS, ET NOUS SOMMES LES GENS DE MAINTENANT, disait Molière.
Tout au début de notre ère, entre guerres et misère, poésie et prose saturent le récit du Satiricon qu’un certain Pétrone de satyres et tyrans a rempli pour battre la bêtise fanfaronne, les plus stupides défis ou dépits. QUE PEUVENT LES LOIS LA OU SEUL L’ARGENT EST ROI ? demandait-il déjà.
Car la veine d’Aristophane jamais ne tarit ni ne fane : IL FAUT ÊTRE RAMEUR AVANT DE TENIR LE GOUVERNAIL, AVOIR GARDE LA PROUE ET OBSERVE LES VENTS AVANT DE GOUVERNER SOI-MÊME LE NAVIRE. D’ailleurs, le paradoxe d’Europe le montre aussi quand elle galope, enlevée contre son gré droit devant, maintenant le cap sous le firmament.