
on attend la réouverture des salles de spectacle.
Porte JEUNE et Tour de l’EUROPE sont presque synonymes ici. Partons à la découverte même des quartiers inertes à première vue dans notre cité : apprenons ensemble à mieux l’habiter… Peut-on supporter que l’emblème d’une ville devienne blême ?

La Tour de l’Europe a-t-elle perdu son beau restaurant tournant, suspendu juste entre Vosges et Forêt-Noire ? Il faut que l’Europe vienne boire à nouveau tout là-haut, par-dessus la rue du Sauvage, l’eau de la Doller, les breuvages qui donnent le goût d’aller jusqu’au bout des contrats de confiance et des projets d’alliance ! Quel élan sous la Tour court au secours du jour ?

Cette cité meunière fait-elle des manières ? Est-ce un rempart, un boulevard, qui semble l’étreindre, menaçant d’éteindre une souveraine clarté qui sait en elle palpiter ?

qui donna le terme de “boulevard”, et la Tour de l’Europe.
La ville ouvrière sue de la lumière sur les corps humiliés, par le souffle reliés.

A nous l’apprentissage du citoyen tissage, qui sait tirer au cordeau la liberté des réseaux !

Dans les merceries, les outils sourient timidement : de l’impression sur étoffe, une régression s’esquisse, se glisse, comme si l’ancien travail des enfants nous interdisait d’aller de l’avant…

La misère du MISE est-elle une malédiction mortelle ?

Temps suspendu, membres tendus : entre arbres et pelouses, la cité de Mulhouse se prépare à sortir du couvre-feu, de la distanciation qui tue le jeu, à lancer les masques au nez des bourrasques !

S’il vient une fête que rien ne doit gâcher, saisissons notre chance, levons un peu les yeux et les mains vers les cieux : qu’un autre astre s’élance ! L’EurOpe voudra bien laisser se détacher l’une de ses douze étoiles limpides pour que nos vieux murs soient plus solides, que soient comblés le manque et le vide, pour que chaque seuil, célébrant la Naissance et la reconnaissance, se prête à l’accueil, que Large soit la Vue, et plus émue qu’aiguë.

à la Tour mette au point ses illuminations…
Tour de force technique et coup de génie, aussi frais et doux qu’un grain de folie mulhousien, cette énorme bâtisse vivante change la masse en forme. On ne peut en faire abstraction, car elle œuvre à la protection tant de nos inspirations mitoyennes que de la navigation aérienne ! On ne met au rebut nul mât s’il permet d’alléger le bât pour que le périple soit sûr et multiple.

On ne place aucune lampe sous le boisseau, nous diraient les sages comme les moines – même comme fleuron du patrimoine -, quand elle doit guider dans la nuit des vaisseaux. Une Tour, Porte JEUNE, nous fait signe JUVénile si Mulhouse en est digne : car, sans emphase, sans encens, la Tour de l’Europe y fait sens. Qu’à la Porte Jeune cette Tour de l’EUROPE soit ainsi l’emblème d’une UNION qui galope : l’Europe et Mulhouse, C’est Nous, un bien commun… un point, c’est tout !

comme la Phénicienne Europe apporta du Levant le lever de l’alphabet et de la navigation.
En voici une belle sortie de sous les boisseaux de la tour-lumière devenue emblème de Mulhouse. A la minute même la porte jeune nous dit la vérité d’Europe, “en dessine l’initial, l’imprévoyant sourire” cher à René Char. Sur un plateau d’échecs au damier de la ville, à côté de la tour haute, le Bollwerk fait figure de cavalier. Mais ce n’est qu’à la tristesse que nous ferons échec et mat. Certes un restaurant tournant attend de refaire tourner ses tables, et le musée de l’impression se sent vieillir sans visiteurs. Pourtant Mulhouse est jeune et il est interdit d’être vieux. Mulhouse travaille et n’est pas chiche de sa sueur. Le Schweissdissi a tant sué depuis sa pose “qu’il n’est plus qu’un pot d’os, un voeu de” liberté. O tour épanouie, servante et étendard, “les lumières se rendent où l’affamé les voit”, affirme encore René… Le Sauvage va danser avec l’Euronana !
Merci, fidèle visiteuse de Théâme, de percevoir comment la Tour de l’Europe serait capable de redonner à Mulhouse des ailes de moulin dynamique et joyeux !