
Abattus par l’air raréfié entre barreaux et vitres, en brisant leurs élytres pour n’avoir pas su se méfier, tous les peuples errent – comme de frêles plants de cyclamens en éternelle quête de clinamen – à travers les guerres : ils essaient de boire au talus de rares gouttes de salut, mais ils courbent l’échine sur la seule vermine, prêts à périr plus qu’à chérir. Ainsi s’amplifient et se multiplient, sans gémissement, dans la paix qui ment, les hémorragies ou les embolies… Tout à coup, une voix nous redresse de tendresse, nous sourit tout bas et sort d’un cabas – sans tempérance – une espérance, nous montrant l’horizon clair de la guérison.

Soyons donc ensemble d’attaque pour la paix, sur les frêles pirogues transbordant le dialogue… Ne laissons pas sombrer les peuples sous le faix de l’ignoble bêtise où les ombres s’attisent.

Il faut guérir, non s’asservir : car la liberté campe contre la mort qui rampe, jusqu’à ce que notre lâche sommeil fasse place nette et vive à l’éveil.

Quand l’embellie brille et délie, les êtres humains sentent sur leur tige, loin de tout vertige, se rouvrir leurs mains.

Très belle métaphore pour un langage fleuri.