
Jardins tissés et métissés, hospitalière est la lumière des vallons vosgiens à la musique plus que ludique des voiles indiens.

Mieux que le marbre sourient les arbres, ouvrant les tableaux du « douanier » Rousseau

à la quantième dimension, qui aime les enfants de plein champ.

Dès lors se marient les sources infinies où nous puisons nos horizons : l’éternelle Syrie, où l’espérance prie, avec le sous-continent indien où la grâce grandit, danse et tient.

Dans « La Dernière Page » de LA CROIX du 11 juillet 2019 coïncidant avec la fête de saint Benoît patron de l’Europe, la plume de Frédéric Boyer interrogeait à propos de la Syrie et de son histoire suppliciées : « Que reste-t-il à bénir dans ce pays, dis-moi ? »

L’Inde, puis la Phénicie qui dure au tréfonds de la Syrie ou du Liban, ont tout donné à l’Europe, à chaque peuple qui vint bourgeonner sur ce profond tronc commun d’élevage et de langage, de départs sacrés, d’art. Qu’en faisons-nous les jours de fête nationale – ou bien au quotidien, de l’essor à l’escale -, nous Français, héritiers ingrats, car inconscients, de tant de peuples pères, nos frères de misères, de trésors et d’accords ? PAYS SOURCES, PEUPLES RACINES, souffrent, cheminent et jardinent, discrets, tout près.

Voici la source en son rocher, voici les racines de l’arbre-monde, ce REDWOOD, cet Adam des arbres, aussi rouge que lui, ce Haut Roi de Californie, ce séquoia – venu comment à Wesserling ? Voici une vallée alsacienne ouverte à d’autres géographies que la sienne. Ici au parc de Wesserling se mêlent des peuples et des pays, aux allées et aux fleurs. L’enfance y gambade, la jeunesse s’y marie. Le Douanier Rousseau y replante ses jungles et l’on y rêve et l’on y rit. On y pleure aussi et l’on voudrait trouver assez de cailloux blancs pour bénir la Syrie, assez de langues de feu pour élever nos mémoires vives, assez haut en gratitude vers l’antique Phénicie. Larmes restez à couvert, plain-chant des plates-bandes déployez-vous.