
Si près de nous la liberté semble trembler sous barbelés, si les étoiles de l’Europe pleurent que son oui sous tant de mensonges meure, il nous reste à changer les trottoirs en lieux d’accueil plutôt qu’en mouroirs, à relier et relire pour chasser les délires, à percer les murs de nos cœurs trop durs… Voici pour nous y aider Micromégas, personnage rencontré, ou plutôt façonné, par Voltaire « sur notre petite fourmilière ». C’est aussi le titre d’une actuelle exposition du MAMCS, où la RELATivité vient jouer sur le sol pour que la RELATion reprenne son envol, pour que l’intelligence devienne convergence.

Alors la misère tend jusqu’à nous ses mains presque un peu ridicules, qu’une haleine articule, pour ouvrir grand – faire mûrir – le lendemain.

Ensemble, art et nature ont l’allure printanière qui nous appelle enfin hors de notre tanière.

Quel bon berger pour héberger toutes ces mottes, ces camelotes, tant de splendeur sous tant de peurs, la peine humaine au long des plaines ?
Viendra-t-il lever en croix ses bras pour l’agneau qui suffoque tout bas ?

C’est qu’entre ces cloisons et parmi tant de salles passe aussi le souffle des cellules, des stalles : car d’humbles oraisons embrassent l’horizon depuis le mont Athos dans l’aérienne corde que la Trinité tresse en Sa miséricorde. Écoutons Silouane l’Athonite (né Syméon près de Tambow) : « Prier pour les hommes veut dire : donner le sang de son propre cœur »… et le temps offert aux frères sans nul répit par la circulation sanguine de l’Esprit, par une transfusion amie plus forte que nos leucémies…

Dès lors, aucun mur, nul écran ne résiste : le jeune Adam, (ré)veillé par « la dame », montre qu’un chemin d’âme seul amène, accourt, à la vie : l’amour.