
Sur la sécheresse
Des monts
Bondit la tendresse
Des dons
Et la roselière Balaie la poussière.
Avec le gîte et le couvert Vinrent le rite et le concert.
Quand la lessive Fête la rive,
« Prions ensemble pour qu’il y ait Des lieux de prière et de paix ».
Tamaris et roseaux construisent Des plafonds sûrs qui nous conduisent.
« J’ai tout fait, disait Mohamed, avec ma main. »
Est-il une meilleure compagnie Quand on aime accueillir à la folie ?
Le coup d’œil même devient un levain.
Les étoffes dansent sur la roche, Au vent l’eau tend bien grand sa poche,
Et l’écolière à midi Court au soleil qui sourit
Tandis que les montagnes s’approchent.

L’accueil et le départ Veillent en tout regard.
La prière Est cuillère
Pour donner à manger, Pour apprendre à changer.
Les chiens aboient, Danse la joie,
Et voici l’eau, Simple cadeau.
« La vie libre » Marche et vibre,
Grand désir D’Almazigh.
Les moineaux des moines N’ont aucune avoine,
Mais rendent mignons Même les moignons
Sur les murs en béance. Sans nulle préséance,
Les couleurs En douceur
Ne s’écroulent Pas, mais roulent :
De la rencontre jaillit Une étincelle qui vit.
À l’Esprit se mêlent Des semences d’ailes.
À hauteur de roseaux Chantent clair les oiseaux.
L’école Rigole
De toutes ses couleurs, Appelant au bonheur.
Sur les pas des ânes Revivent les mânes
Et l’aurore vêt Le sol d’un duvet.
Les dalles Des salles
Nous précèdent en chemin : Le salut surgit des mains.
Au pays des Pommes Parlent coqs et Hommes
Libres, dans le vent Poussant droit devant.
Avec le romarin, la potentille Nous accompagne en silence et scintille
Au galop Des ruisseaux.

Invisible est la main du service : Elle sème de muettes délices.
Maroc intérieur, Travailleur et rieur :
Au pas du matin, l’âne monte Bravement à l’assaut des contes.

« À l’œil », Le seuil
Prend la mesure De l’aventure.
Du sol
Le marbre Donne aux arbres
Leur envol.