
Les appels de la prière, des coqs, Des ânes, lissent les piles des rocs.
Quand les bougainvillées Ont fini leur veillée,
L’escalier du matin Vous rend votre latin.
Kerns, fleurs du désert et ruches Avancent au gré des cruches.
Les rivières Sont en pierre
Afin que les gués Puissent naviguer.
Même les géodes Entonnent leurs odes.
Il faut des couleurs
Aux écoles
Et des rémouleurs
Aux symboles.
Belles portes de métal Et rangs de fruits aux étals…
Mais pourquoi tant de ruines jonchent-elles Ces déserts pleins de chantiers et d’ailes ?

Glisse sur les patins Magiques du matin
Avec l’âne,
Dans l’oasis aux oiseaux, Dans le service humble et beau,
Marche et glane.
Dès lors le pain Remplit les mains.
Alors on prie pour des maisons de prière Et les âmes sont unies par la lumière.
Comme parvis, le parfum du vernis Nous accueille sous le roseau qui rit.
« Amnoughar » ou « Lieu de Rencontre » : On n’y regarde plus la montre !
À l’ombre, l’élan Ne reste pas lent.
Nouvel An berbère : « L’homme se libère »[1]
Sans se prélasser Et sans se lasser
Pendant quie la femme Rafraîchit la flamme.
Au soleil rasant, Aux arbres frisants,
Dans l’oued on se baigne Et la sève règne.

[1] Dans leur langue, les Berbères – dont le 22/09 marque le nouvel an – s’appellent « Amazigh » ou Homme libre.