
Le rond-point du Miroir nous donne plus à voir qu’un conseiller des grâces : au soir, suivez les traces qui vous font accoster près de la vérité.

Dans le royaume des sources parfois s’arrêtaient nos courses, non pour se refléter dans l’onde profonde, mais pour mieux s’affréter.

Traversons donc l’eau dessinée jusqu’à la terre métissée qui tourne à la force d’un doux poignet, comme si sans se lasser il soignait des flétrissures et nos blessures.

Dès lors, le travail astique un vitrail sans le savoir : la sève réalise les rêves les plus fous. Jusqu’au bout s’étale la voile en pétales et les divers métiers continuent de tisser, sur la houle pour la foule, les fils de l’esprit que le temps ne peut tasser.

Quand l’arbre sécrète sa chlorophylle, tout comme un décor gagne un nouveau bord, un autre bienfait sur nous coule et file : l’âme est ce souffle frais bu dans l’ombre à longs traits.

La crise sanitaire sèvre de théâtre nos mains, nos lèvres…

après beaucoup de réflexion, en 15 jours, dans l’urgence et la passion.
Mais soudain l’école renaît : la Cour de Lorraine se fait conque de théâtre antique sous le firmament magique pour que de jeunes clins d’œil éteignent déclins et deuils.

Toute scène est la veine d’une contemplation par l’alchimie théâtrale, par ses mues paradoxales : calme navigation vers les intérieures merveilles qui se révèlent et réveillent, vers un impossible accord qui pourtant prend son essor.

Alors le chœur ouvre son cœur, et l’âme l’acclame, neuve comme au premier matin, déterminée comme un marin, relationnelle et personnelle.

Les acteurs et metteurs en scène en germes nous changent : ferme, la nuit est puits d’humbles étincelles qui giclent, ruissellent…

Il faut crever le plafond de papier, sans doute, pour du même se délier, pour que s’égaie ce qui bégaie. Car le théâtre et l’âme vont de pair pour approcher ensemble un ciel plus clair.

Quel vrai Clin Dieu, que nous fait le petit dieu du théâtre et des Tréteaux de Haute-Alsace, et combien bénie cette cour de Lorraine-en-Alsace, une cour dont le roi-saltimbanque s’appelle Leroy. Voici ressuscitée cette dynamique du provisoire qui va bien avec l’été et ses tréteaux sous les étoiles… sans déclin et qui clignent aux cieux. Quant aux jardins du jour et de Wesserling, ils évoquent le Jardinier qui dans nos vies souvent passe incognito… Chut, il passe, il est là, il a passé, fragile comme une fleur de l’été tôt déclose, tôt effeuillée… ne laissant qu’un reflet dans le miroir de nos âmes. Ainsi très lentement tourne sur ses gonds la porte du miroir, une porte donnant sur nos tréfonds??? par voie de pétales et d’éphémères floraisons ? Alors se lève l’arc-en ciel-plus vertical, plus ascensionnel que jamais, offert à nos âmes à gueules d’aurore comme un cantique des montées. Quand tant de choses semblent en cours de chute, avec Théâme levons nos yeux, qui peut-être vont cligner ; passons à travers le miroir, arpentons d’éternels jardins et… montons, montons !!!