
Antonio, Anuphong, Kamal, Pascal sont tombés sous l’aveugle coup du mal : syllabes amies d’une litanie.

Ces martyrs tragiquement prouvent – nul ne le dément -, par leur sacrifice absurde et poignant dont la cicatrice se creuse à nos flancs dans la capitale de Noël, de l’Europe, que vont de pair ces deux horizons, qui galopent avec/pour nous hors de la nuit violente, hurlante, vers des puits.

En l’ancien local odorant de vente, une autre nouvelle passe et vente que le prix du tabac, des journaux noirs et plats… Écoliers et bergers s’approchent dans un espace dansant vers un invisible aimant, écoutant par-dessus les roches.

Mais il faut prendre garde au mal qui rôde, qui va verser le sang des enfants innocents, à la folle insomnie du roi Hérode.

Alors la loyauté guide la royauté : les rois mages et savants nous rendent sages. Dorénavant, écoutez les carottes souterraines qui trottent pour peu qu’avec les Murciens nous tissions de nouveaux liens, pour peu que se métamorphosent les cloportes, que trop longtemps closes se rouvrent les portes, et que la neige vienne bénir la terre qui cesse de gémir.

Quand “une fleur tout de même dans ce cloaque” (Alphonse Boudard) pousse, l’univers est moins sombre et moins opaque.

Ils sont toujours semblables aux saints innocents ceux qu’on a tués dans leur dos et dont les noms sont aux couleurs arc-en-ciel d’une humanité plurielle et d’une Europe accueillante. Oui, bénie soit la neige qui leur fait comme un linceul et bénies soient ces crèches si vivantes où le petit peuple porte des gilets de toutes les couleurs. Puissent les santons vivants de nos marchés de Noël retrouver cette humaine simplicité des santons de la crèche espagnole. A l’âne de la fuite en Egypte on donnera des carottes et on gagera que sa fuite ne sera pas pour rencontrer la mort dans le pays-refuge devenu le pays-tombeau. Que dégoulinent les courtines lumineuses sur nos façades après les larmes qui ont ravalé nos visages et que vienne Celui qui veut nous sauver.
Bartek est mort à son tour :
http://www.leparisien.fr/faits-divers/attentat-de-strasbourg-bartek-etait-l-exact-oppose-de-celui-qui-l-a-tue-17-12-2018-7971237.php
Qu’hommage lui soit donc aussi rendu comme l’a fait l’Eurojournalist(e) sous les initiales MC dès le 15/12/18, et comme y avait déjà souscrit Anne Miguet :
http://eurojournalist.eu/neudorf-chekatt-et-lavent/