
Noël, fête de la famille et de l’enfant toujours recommencée, en l’année conFINée brille et brûle comme paradoxalement : Nativité sauvée des achats fiévreux et du couvre-feu…

aux mesures sanitaires mises en vigueur.
TOUJOURS DE LA VIE ! Immense, bénie, est la réponse au cri – réflexe et négatif – jamais de la vie qui plombe les cœurs craintifs.

De solitude suent, dans les ravins de nos jardins, quelquefois les statues plutôt que d’un son joyeux ou profond. Mais, sur la nuit assassine, un sourire se dessine.

tête de l’enfant Jésus miraculée au Liban..
L’inFINi, comme un nid, au creux de la lucarne qui bat en nous s’incarne :

d’un geste sincère, il désincarcère les pauvres pulsions de mort et les transforme en essor.

Sous quel pilote bouge et pivote l’hermétique volet qui s’ouvre à l’air frais ?

Pour que sur la fenêtre le toit demeure maître de notre envol depuis le sol, pour que la lumière délivre nos pierres…

pour que le cap de bonne espérance réponde au gouvernail de l’enfance…

au corps-l’accord travaille, tressaille, le service gratuit bouillant de secrets fruits. Quelle force y circule – capable de changer en nouvelle beauté le chaos qui charrie d’âcres inFINités -, puissante et minuscule, quand l’exploitation des invisibles valeurs réduit à néant nos fatigues et douleurs ?

Dans l’obscurité ne s’étiole rien de notre boîte à lucioles tant qu’elle est sous la protection de ses intimes connexions. La santé n’est pas déFINie comme on le croyait par « la vie dans le silence des organes« , mais par un dialogue en continu projet dynamique : la musique des nœuds et jeux qu’une improbable harmonie à coup d’humbles synergies entretient vite et bien.

« Notre corps, ce réseau social« .
Comme Théâme gracieusement remise à flot, de son gros lot reprend conscience enfin notre âme. Nous avons rendez-vous avec l’inFINité, réseau social de la divine humanité : le mystère, par notre sentiment qu’il soigne gentiment, désaltère un tout petit ukulélé venu de loin le moduler.

« L’infini attaque mais un nuage sauve »… murmure le poète René Char, lui qui se sent par chaque nouveau billet de Théâme invité à ressentir, à réagir, à revisiter ses propres sources pour faire cortège à ce qui est reçu. Le don de Vincent met de l’infini dans quelques mouchoirs… Chaque boîte de Noël est une « boîte à lucioles », surtout si une main aimante a conçu le présent comme le don d’une présence. Au bout de chaque geste quelqu’un est là. Alors, le geste est infini. Le geste devient la chanson de geste… Il écrit une histoire sans fin, de même que le mur devient tableau et que la roue du moulin devient engrenage de la fraternité ! Nous ne sommes plus un corps avec dedans une âme, nous sommes une âme vêtue d’un corps. Et c’est « toujours de la vie », de la vie de plus en plus belle. « Rien ne m’obsède que la vie », dit encore avec Re-né chaque crèche, qui célèbre même dans les décombres le miracle toujours infini d’une nativité. « Nativité, guidez les insoumis, poursuit René, qu’ils découvrent leur base, l’amande croyable au lendemain neuf »… Une base qui se découvre peut-être au sommet en regardant cette croix élevée comme un serpent d’airain sur le toit de la chapelle et sur le bleu du ciel, si bleu qu’on le croirait découpé dans le manteau de la Vierge, et si joyeux qu’on lui jouerait bien, comme un enfant, du violon sur le toit !