
L’hiver n’a pas encore commencé, mais l’aurore automnale parfois inaugure et prévoit déjà les pierres d’attente plus solides qu’un atlante.

Suivons alors un musical envol, même sans allonger beaucoup le col : laissant ses cris au cygne, gardons juste son signe.

Alors l’hiver prend lentement le vent, levant l’ancre vers le large et l’Avent.

Les études n’existent que pour changer l’air triste en innovations plus qu’en ovations.

Si les cités sont télégéniques, c’est pour former l’essor polyphonique, par-dessus tous les parapets de la peur, vers l’or de la paix.

Mais il faut à l’Europe une ample polypole, et la concertation à travers l’espace, contre les menaces, malgré l’hésitation.

Que les fraternelles fresques soient plus que romanesques : « Laissez-les revenir », les soignants, les martyrs, afin que sur nos mers et nos plaines la haine ne soit plus souveraine, afin que les anciens et vénérables noms, Démosthène, Empédocle, Electre, Agamemnon, reçoivent la sève toujours neuve d’Eve.

L’embrasure embrasse mieux qu’un tableau quand elle accueille les pauvres dans le beau !

Mieux qu’une peinture géniale ou qu’une porte, à chaque tournant de l’an germe le divin élan : la Nativité fait irruption fraîche et forte. Que donc les fausses royautés se fassent enfin noyauter par la secrète dormance où chemine la naissance. « Voyez, veillez : vous n’avez pas connaissance encore de l’occasion » (cf. Mc 13, 33) d’où gicle en cycles l’adorable communion. Donc aux merveilles gardons l’oreille et l’œil bien ouverts par-delà l’hiver.
