
Présence d’esprit, es-tu là, dans ce vieux monde si las ? Toi qui portes le nom d’Europe, quel mal te masque et t’enveloppe ? Comment veiller pour enrayer enfin le « naufrage des civilisations » ? Sur quel nouveau rivage échoueront les nations ?
Esprit de présence, même dans l’absence apparente ou dans un déni qui rejette chaque défi, tu palpites d’une invite : un modeste chant va naissant, croissant.

Ô voix de l’innocence, et de l’obéissance à l’ordre supérieur qui rend l’accord meilleur, vous savez donner corps à l’humble poésie : inouïe, elle va mettre au monde l’harmonie.

par le Choeur de Garçons de Mulhouse avec les Filles du Collège Jean XXIII.
Suivez-vous Stéphane Mallarmé qui voulut « Donner un sens plus pur aux mots de la tribu » ?
Simplement face au mystère, vous faites lever sur terre un chœur à cœurs…
On dirait que l’hiver tombe
Tous les toits sont déjà gris
Il pleut deux ou trois colombes
Et c’est aussitôt la nuit.
Un seul arbre, comme un clou
Tient le jardin bien au sol.
Les ombres font sur les joues
Comme des oiseaux qui volent.
L’air est plein d’étoiles blanches,
[Noël est pour un samedi.
Qu’ils seront longs les dimanches]
Que nous passerons ici !
Maurice Carême, En sourdine, 1964, harmonisé par Julien Joubert.
Notre « chandelle n’est pas morte » pour peu que nous poussions la porte d’un caveau de vignoble. Deux corbeaux noirs, peu nobles, ne pourraient empêcher la voile d’un sapin de mettre le cap sur l’Etoile du matin…

la Semaine des Petits Formats : Sylves de Martine Thill.
…avec les colombes de la paix, qui jamais ne tombent en arrêt.

Car il suffit du silence et de la couleur calmant la douleur pour que souffle la présence.

une grappe après l’autre – comme une grappe de mots » (Nakamura Kusatao).
Le Coin des carrés se met à sourire : la beauté nous tire hors de nos fourrés.

Entrons donc dans le cercle infini, sans couvercle, ouvert par les Rencontres Art & Culture à d’autres départs.

dans le cadre des Rencontres Art & Culture.
Pour que l’arc-en-ciel ne reste pas en berne, mais nous guide en la dure « Odyssée moderne » que l’esprit de présence tende ses outils à l’intelligence !

Merci à Maurice Carême, merci aux Petits Formats comme aux petits poèmes. Merci aux petits chanteurs, aux bonnets de Noël, à la place de l’art dont la présence appelle et supplée à bien des absences. Tant de petites mains pour qu’un peu de bonté s’en vienne ! Merci pour la crèche où la paille abonde et où Joseph tient la lanterne, où l’âne a de longues oreilles et où le bœuf par humilité s’est couché. Ces deux absents de l’évangile ont une irréfutable présence pour l’esprit de Noël, cet esprit qui éclate en nos chants, en nos lanternes et en nos cieux parfois sous forme de vertige-en-ciel. Par amour du rythme et du 17 – « toute joie naît du rythme », dit Spinoza – pour respecter ce 5-7-5 des Haïkus,
« Manger du raisin
Juste une grappe après l’autre
La grappe des mots »
est une proposition de survie de ce beau 17 que les anciens Pythagoriciens appelaient antiphraxis ou BARRIERE, ce 17 que Rimbaud ne trouvait « pas sérieux », et qui est en sourdine et en triangle dans la pêche miraculeuse aux 153 poissons (153 = 1+2+3+……+ 15+16+17). En jargon mathématique, on dit que 153 est le triangle de 17…
Esprit des chiffres, que nous dis-tu encore de secret?
Le 17 décembre commencent les SEPT grandes Ô
dont l’ESPRIT est d’appeler une PRESENCE :
« Viens, Seigneur, viens nous sauver ! »