
Théâme était partie en “voyage” tout près, du côté des vives Archives sans regret, non loin de la vieille, mais fraîche, Fonderie : les merveilles ne font pas tarir leur magie…

Au détour des panneaux déchirés, le sursaut du beau sut réparer même l’âme des vandales, effaçant le scandale sous la douceur d’autres couleurs.

des musées locaux (ici, Femmes turques par Louis Devedeux, fin XIXe) :
“Seules les lettres, ma fille, te sortiront de l’ignorance”…
Les Senteurs se sont transfigurées en canaux de fluide durée.

Vint aussi l’Assomption, sans nulle componction puisque la lumière demeure première.

Car un simple plafond peut tourner sur ses gonds vers l’immense transparence.

Alors, même l’Irak sort de la mort, de ses monastères, vers de clairs mystères, vers nous, vers les prémices d’un accord.

Mais, surtout, l’image se change en un mage que n’épuise aucun chemin, que porte son parchemin de Bonne Nouvelle. Les lignes craquellent apparemment, mais en germant entre les cœurs qui les lisent, les embrassant dans leur brise. A nous d’être des fac-similés pour laisser le salut ruisseler, voire afin que la Face parfaite, pourtant invisible, s’y reflète !

Voici Marthe qui court (Lc 10, 38) aux corvées du ménage. Mais elle apprend du Jour qu’il faut faire tomber la rage matérielle devant l’amour. Jésus délivre ainsi cette maison amie… Depuis, par la magie de l’image est meurtrie l’usure de l’oubli : l’Esprit se rétablit, tient et réconcilie. Que son souffle déplie en essor nos efforts, imaginant une énergie qui surpasse toute magie !

interminable doigt qui montre ce qu’il voit.
Honneur à Marthe qui reçoit dans sa maison et qui apprend avec Jésus à dominer les dragons domestiques, grâce à quoi elle saura plus tard dominer les tarasques et autres dragons imaginaires ou bien réels. Ainsi faut-il commencer par faire sa toilette dans la rivière ou le canal, et y voir en reflet autre chose que son propre Narcisse ou sa propre agitation intérieure : les feuillages des arbres sont l’image des feuillets des livres qui sauvent de toute ignorance et les garçons et les filles, et qui permettent de “se voyager” autrement, d’imaginer vraiment d’autres vies que la sienne, vies vécues dans d’autres pays (l’Irak, pourquoi pas ?) ou dans d’autres temps (le haut Moyen Âge de ce codex Guta-Sintram qu’une main ardente rend vivant et présent à nos yeux). Alors, comme Marie, nous pouvons quitter nos oripeaux et nos dépouilles, quitter beaucoup de dogmes et de glaces, et nous élever, rougeur, de la pierre en feu d’une tombe. Oui, comme Marie, il est temps de quitter nos tombeaux, et ce ne sera point magie, mais majuscule transcendance.