
Partagée entre racines phéniciennes et passion européenne, entre mur et réunification, Chypre préside pour six mois le Conseil de l’Europe.

Mais le Petit Prince veille, sur nos programmes comme sur nos anagrammes, sur nos immeubles inhumains comme sur nos yeux et nos mains.

Parfois, le fond d’écran nous révèle un matin digne de la varlope et de l’envol d’Europe, de végétation libre et de savoir marin, reflet de l’appel qu’Isaïe, au-delà des ombres haïes, lança vers les « îles lointaines« (livre d’Isaïe 66, 19) : l’horizon nous regarde et détruit les germes de prisons.

Or une autre île méditerranéenne préside aux destinées européennes par démocratique roulement et pour six mois également : car Malte, sans halte, donne suite aux anciens trésors comme aux chevaliers de l’essor humanitaire sur mers et terres.

Si les Phéniciens ont créé à l’orient la magie du verre, apprenons à laisser béer de vastes baies pour tuer la guerre et pour laisser en même temps la clarté des « Larges-Vues » naître: que donc de l’Occident surgisse une fenêtre…

Grâce à Malte, puisse l’Union faire avancer la cohésion et même la coexistence vers l’harmonieuse cohérence.

Entre ces deux pôles européens, une autre île aux relents cyclopéens montre le magistère que détient le mystère avec d’autant plus de talent qu’elle éclipse en secret le temps : à Délos l’ÉCLATante, le bel Apollon vit le jour par Latone LATente – cachant son double fruit d’amour – ainsi qu’Artémis, ardente malgré son goût prononcé pour la nuit qu’en tant que Diane elle affectionne et fuit…

De fait, l’enfance parfois se prolonge sans que la vieillesse jamais la ronge, bien que sous l’anormal souvent rampe le mal… Ce gamin, là doit ainsi traverser, par la courageuse grâce de Fernand Deligny, les ténèbres de l’autisme pour faire sauter les verrous de l’automatisme : alors, « La joie, ça éclate », comme les milliers de gouttes d’une source qui vous éclaboussent, jusque dans l’Île d’En-Bas.

Les lignes d’erre que lève cet éducateur du rêve rappellent, s’il le faut, que les « îles lointaines » ajustent monts et plaines sur le beau.
Remerciements à Dominique pour les jeux anagrammatiques, à l’amie Véronique aussi de nous révéler Deligny, le pédagogue qui mena l’enfant sauvage – mieux qu’un bassin flottant – vers son propre langage…
Merci de ces belles photos si diverses mêlant notre passé et le présent, et de cette voix qui traverse des rugosités pour dire le vrai…
Remercions surtout l’amitié, à laquelle nous restons abonnés – et qui nous bonifie !