
Nous suffira-t-il de deux Euro‘ pour sauver l’Europe du zéro, pour prendre des risques comme on lance un disque au feu du jeu ? La sphère sait faire que la balle métamorphose en bal les rapports stagnant au stade animal… Pour le comprendre, il n’est pas besoin de lunettes; Théâme le redit depuis belle lurette : le bal et la balle partent du même mot qui, de souche grecque, n’est rien moins que manchot, puisqu’il nous emmène dans la grâce humaine! Euro-peu ? Euro-peuh ?
Il était une fois Europe – qui sur les flots sans fin galope. Comment ne prendrons-nous pas en compte, au sérieux, celle qui dessilla notre cœur et nos yeux ?

Le miracle cinématographique permet de rendre la vie à l’antique réalité : la Julieta d’Almodóvar, par la magie de l’art dépassant l’avatar, nous fait rencontrer Ulysse et les liens que la mer tisse… Ainsi rien n’effaça hals AΛΣ, pontos ΠONTOΣ, thalassa ΘAΛAΣΣA : le sel, le passage et les pousses, par-delà les ports et malgré la mort, nous unissent d’une main douce… Bernanos après Dostoïevski sait concilier l’affreux et l’exquis. Puisque nous sommes » tous responsables », ne bâtissons plus rien sur le sable.

A l’Orangerie de Strasbourg, parc romantique s’il en fut, des arcs envoient toujours de fines flèches d’amour sous les frondaisons fraîches, exactement en face du Palais de l’Europe, et pour faire fuir le laid. Mais, à quelques encablures, s’ouvre un jardin qui carbure chaque jour d’un amour plus durable que la Juliette disparue avec Roméo : car voici que les oubliettes libèrent pour des rodéos les neuves idées juvéniles et les doigts qui percent le mille !

Contre les addictions qui tuent, voici la conviction émue. COEURS ou EYE sont des associations pour la confiance et la conscience : Qu’ai-je fait comme Européen aujourd’hui ? Ai-je su partager d’Europe les fruits ? Il ne suffit pas de trêves sportives pour que l’esprit d’Europe agisse et vive : il nous faut construire ensemble sous les cieux, par les libertés élues et pour de plus Larges-Vues, à coups de solides projets audacieux. Que de Benoît le patronage nous préserve d’autres naufrages !

Dimanche qqs heures avant le match
Merci encore de ces photos à la fois patrimoniales et actuelles.
il est incroyable qu’ un simple jeu de balle revigore et dynamise fébrilement le sentiment patriotique !
…Et peut-être même la conscience d’une appartenance européenne, n’est-ce pas ?
Merci pour vos mots, vos images et votre secret espoir que le beau sauvera l’humain dans l’homme, si fragile entre les forces bestiales d’ici-bas et l’ange par-delà.
L’art nous aide effectivement dans cette recherche de funambulisme.
Bon match, et vivent les perdants!
Et le gagnant de cet Euro n’est autre que… l’Europe, en prélude à l’organisation probablement transnationale du prochain championnat européen de football.