
« Le Verbe S’est fait Chair« , nous dit la Bonne Nouvelle. Il flotte dans notre air encore, et donne des ailes à notre cœur : regardez-Le donc ouvrir des portes, pour pouvoir nourrir et guérir !

Quelle est Sa langue immortelle qui passe à travers temps, frontières, espace ?

L’enfance du monde nous attend, légère, fidèle, droit devant.

Le saut du salutaire sacrifice ensemble à l’éternité nous tisse…

…jusqu’à ce que le deuil fasse éclore le seuil, quand le terme s’ouvre et ferme le gouffre silencieux par un chant délicieux.

Dès lors, le jardin fleurit d’harmonie, plus fort que mort et maladie honnies : il suffit de s’adopter l’un l’autre pour s’adapter.

« Lorsque la maison est couchée, il se relève. Pas encore un jeune homme, plus vraiment un petit. » Alors nos murs décollent, délivrant l’école, cassant les durs noyaux en autant de joyaux.

Les arbres viennent s’ancrer et tiennent, arcboutés, nos cités…

Le Verbe jamais ne Se lasse de Se faire clair, quand nos masses aspirent à la vérité : peut-Il Se cacher, nous quitter ?

Au contraire, sur nos terres et sur nos glaciales guerres, le Verbe Se fait chaud et cher, enveloppant les goûts les plus amers dans les grappes des agapes.

Voyez les couleurs se hisser pour nous accorder, nous tisser.

Déjà se dresse une tige seule dont l’espérance nous rend moins veules…

Le Verbe vient depuis toujours dissiper les ombres pour pouvoir ainsi défriper, d’un éclat de rire où le ciel se mire, notre mauvaise foi, notre esprit trop étroit.

Du Verbe alors jaillit, sans aide artificielle, une eau plus pure que la clepsydre – essentielle.

Quand le Verbe en nous Se fait cher, progressivement clair et Chair, rayonne sur nos intérieures scènes une douce lumière souveraine : « Autant j’éprouve pour vous tendresse, amour, dit Socrate à ses juges et concitoyens, autant je voue ma vie au DIEU pour toujours ».

Décidément, un blog n’est plus un blog s’il se ferme au dialogue, ne serait-ce qu’involontairement. Voici donc le commentaire qu’Anne Miguet prie Théâme d’insérer, en attendant une réparation définitive de sa fonction Commentaires :
« Toujours fragile et malmené il nous est cher, le coeur, comme dit le poète résistant à une autre guerre René (Char) : « un mince fusil va l’abattre ». Le Verbe le sauve. Le Verbe au coeur de chair. Le coeur, ce « gerbeur », regarde – plutôt que monter en chaire – descendre dans la chair. La chair elle aussi « fragile et malmenée », d’autant plus chère. Marie portant l’Enfant, tel est ce coeur du monde : Sa tendresse ressemble à la petite main sous le menton de Sa mère. Notre pape François l’a su, consacrant à ce coeur de Marie le monde et les pays en guerre. L’Ukraine aux deux couleurs – qu’imite si bien le tram mulhousien -, mais non point l’Ukraine sans la Russie (où tant d’âmes prises en otage souffrent). Au jardin de la musique passe parfois un « acte tragique ». On annule, on interdit. Mais vous, censeurs de ce que l’âme a de plus cher, ne savez-vous pas que la musique unit les coeurs ? Qu’elle est la langue de la paix, de la béatitude, peut-être celle de Jésus, mélodie avant même de se faire Verbe ? Chère comme un arbre dans la ville, un arbre couché et qu’on va bientôt planter, alors que la guerre terrible couche dans des charniers des êtres qui furent debout et qui ne se relèveront plus. Puisse une neige d’avril neiger sur les yeux des morts comme sur les toits de la ville. Puissent des enfants savoir encore danser même après les décombres et les bombes. Jadis un Sage mêlait Sagesse et Tendresse comme l’eau se mêle au vin. Sa cité ne sut l’aimer. Sans pouvoir, sans argent, comme il aurait dû lui être cher. Il vénérait son Dieu et fut tué par ceux dont il voulait le bien. Il est juste et beau, Acteurs, de faire revivre de tels Sages, de tels artisans du Verbe. Votre Acte forge alors des clés de lumière : chères à nos cœurs, ô combien réparatrices ! Vienne le temps, Amis, de réparer le monde et les cœurs d’enfant qu’on y fusille. Telle est la Piété de Socrate, du Christ et la nôtre… si coeur gardons.