On l’a dit : Le Jour du Seigneur
est largement sexagénaire.
Mais le Verbe est créateur
à travers les millénaires.
De même que les mots évoluent constamment, l’humanité module un art de vivre aimant.
Ainsi, le verre est apparenté à la plante aux feuilles vitreuses dont on extrait le pastel, appelée guède. De plus, le nom grec de cette plante est isatis, désignant également un renard polaire…
Est-ce que le vitrail convoque ainsi les règnes
– mieux que le travail récent de l’émail –
pour que l’essentiel puisse apparaître et s’enseigne ?
En tout cas, les équipes d’artisans continuent d’œuvrer à travers les ans…
L’aurore se restaure autant qu’elle restaure :
Dans le vitrail abîmé, le dessin s’est ranimé.
Sur notre bible de pierre s’était incrusté le lierre
d’une séculaire pollution. Des techniques la révolution
transforme à nouveau les verrières en de salutaires clairières ;
le verre n’est plus à moitié vain : la lumière en jaillit sur nos mains.
La bande dessinée paraît même être née
dans cette nef sombre, dans ces bas-côtés. Mais ils ne se contentent pas de conter :
car voici que l’oreille,
par la télévision,
soudain sourd et s’éveille
sous son poids d’érosions.
L’évangile bavarde,
circule, illumine et sourit :
la faim s’apaise et s’assouvit,
car la crise hagarde
s’enfuit ! Il suffit de cinq pains et deux poissons
pour que Jésus fasse déborder la moisson
fraternelle, qui ruisselle :
elle unit et bénit.
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