
pavillon de FOLIE’FLORE 2020.
FOLIE’FLORE a vingt ans : c’est l’âge de plonger dans le temps et l’espace, pour tirer ce qu’on peut de la mort, de ses nasses… L’équipe va chantant.

Alors, sur la colline, dès que nous embrasse la mer par les Centres Sociaux BEL AIR, nous apparaît Ondine.

Est-ce la campagne du Rhin qui fit découvrir ce conte d’Alsace à La Motte-Fouqué, devin plus que guerrier royaliste ou rapace ? Si, “la main, c’est l’humain”, quittons les cadences mortelles et “redonnons le ciel aux ailes” : demeurons, même sans le savoir, sauveteurs de nos frères, cousins agaçants, de nos sœurs…

Moins solitaire, plus salutaire, plus malin que le serpent du mal, vibre le bois du confessionnal :

les livres délivrent ou plutôt enivrent de lumineuse vérité, jusqu’à pouvoir même habiter les théâtres qui frissonnent sous les senteurs de l’automne.

qui naquit à Bussang en 1895 et monta l’Ondine de Giraudoux en 1991.
Or voici que Vincent apparaît, frémissant : tout à coup, nos pentes semblent pantelantes, pour peu que la beauté veuille bien remonter des ondes profondes vers notre accord reliant les bords… Ondine invisible, qui saigne tout près, à vivre nous enseigne.

du génie naufragé, des oublieux courants.
Ondes et abysses : un billet qui ferait de nous des plongeurs en eaux profondes dans ce lac de montagne jamais abandonné qui est celui où nous entraîne Théâme tenant au bord des eaux, comme la Sibylle de Virgile, le rameau d’or. Folie’Flore semble se souvenir de lui en multipliant cet or des rameaux et des fleurs, en diffractant leurs reflets par ses montages inspirés. Et l’or de Van Gogh rejoint toutes ces vives clartés. Oui, Théâme est Chrysostome qui ouvre aussi la porte des cinémas et des théâtres, et invite à ce renouvellement de nos regards que donne le spectacle s’il est inspiré. Même le bois du confessionnal est doré où le serpent s’enroule à la croix comme l’ivraie au bon grain. Quant au Théâtre du Peuple, il choisit pour frontispice la rouge croix de Lorraine alliée au “chardon victorieux de la rapace solitude”.En tous ces lieux vivants, allons encore, allons malgré l’appréhension du masque et du virus, pour que jamais VIVRE ne perde ardeur. Allons, suivons la voie fluide des ondines.