
Odilon Redon nous fait en douceur prendre de la hauteur et de la profondeur pour lire d’invisibles traces à travers les couleurs de l’espace.

Parfois, la sculpture médiévale se fait harpe minérale et paroi d’une magistrale transparence.

De même, il faut aux grandes régions régler sur une orientation solaire leur délibération solidaire…

Ensemble, cran par cran, partons crever l’écran dru d’indifférence et de somnolence.

En ce temps d’étrennes et de cadeaux, ne laissons pas les froides statistiques de la misère “entraver la musique” (comme disait l’Ecclésiastique, 32, 3, avant Paul Claudel ou Valéry) : de nos cœurs sentons battre les vantaux.

Mais la vie nous est par moment hermétique autant qu’un mur jusqu’à l’irruption magique :
Dutilleul voulut protester, mais M. Lécuyer, la voix tonnante, le traita de cancrelat routinier, et, avant de partir, froissant la lettre qu’il avait en main, la lui jeta au visage. Dutilleul était modeste, mais fier. Demeuré seul dans son réduit, il fit un peu de température et, soudain, se sentit en proie à l’inspiration. Quittant son siège, il entra dans le mur qui séparait son bureau de celui du sous-chef, mais il y entra avec prudence, de telle sorte que sa tête seule émergeât de l’autre côté. M. Lécuyer, assis à sa table de travail, d’une plume encore nerveuse déplaçait une virgule dans le texte d’un employé, soumis à son approbation, lorsqu’il entendit tousser dans son bureau. Levant les yeux, il découvrit avec un effarement indicible la tête de Dutilleul, collée au mur à la façon d’un trophée de chasse.
Avec le Passe-muraille dont tout à coup les entrailles face à la beauté vont tressaillir et laisser la liberté jaillir, passons donc tous les barrages ainsi que les paysages, non pour nous envoler ni voler des trésors, mais pour mieux partager et diffuser l’essor.
