
Parfois les trottoirs des zones désertes surmontent leurs pertes, nous offrant à voir…

Sources et piscines semblent ruisseler, se renouveler : un souffle illumine !

Le cirque est confiné depuis des mois, mais le chameau prisonnier n’a ni froid aux yeux, ni faim d’espaces libres : en lui toute présence vibre… Comme pour nous consoler de la clôture des zoos, viennent gentiment vers nous les animaux : est-ce divine miséricorde qui jusqu’à nous simplement déborde ?

Certes, le lama fourbit son crachat. Mais soudain, sous des clarines, la Réunion s’illumine.

Plus aucun pavé ne reste entravé : chaque vache le détache au pas de ses sabots pour l’intégrer au beau.

Alors le cireur de chaussures applaudit : ses mains fières, sûres, à croupetons donnent le ton et le rythme à ce troupeau qui mène sa lente danse urbaine tandis que les cœurs chantent : « haut les fleurs ! »
Dans le sillage de Pâques, notre air ne peut être opaque. L’écrivain cesse de souffrir : « Le petit garçon » de l’âme bernanosienne sent se déployer son oreille musicienne. Le lièvre est revenu courir, « petit animal, écrit Frédéric Boyer, totem de l’amour et de la résurrection chez les Anciens. » Pour avancer, gardons en tête la tendre patience des bêtes. Ne nous ont-elles pas précédés dans l’Eden ? Emboîtons-leur le pas vers l’accord – ou l’amen !
