
Douce, la vie pousse et relie : on voit le bois lui-même en silence libérer l’enfance qui nous apprend à voir plus grand.

Certes, juste à côté, l’ossuaire agite un invisible suaire.

Mais nous ne pouvons nous habituer à regarder ni mourir ni tuer. Affrontons la crainte, son hoquet de plainte.

Puis quittons l’entonnoir du tourbillon pour le chant libre et clair du papillon.

Dès lors, les envols ne hurlent plus sous les crimes ; inutile que des « gueules d’automne » friment : « Les guerres ne se ressemblent jamais parce qu’elles tuent différemment. Tout recommencer… » C’est la terre que tue la guerre qui pollue, plus que des inconnus ennemis prétendus !

Une expression sacrée nous laisse l’âme pâle et blême : « communauté internationale »… Mais, face à l’agression barbare, tout à coup surgit sous un vieux nom le sens si doux : sous le mot « Europe le nom d’un espoir pour le monde », écrit Francis Wolff.

Quelle est donc cette Europe qui somnole moins qu’elle veille, réveille et console ? Son nom est depuis son pays natal Crépuscule, mais semble être un fanal…

Certaines séries télévisées ainsi s’échappent de la risée : à Marseille, le soir nous apprend à mieux voir d’Eur–Ope aux Grands Yeux les humaines douleurs et la paix souveraine.

Elle ne se connaît pas, mais elle renaît sans fin ni cesse à la tendresse : « En estonien, la nature (loodus), le créé (lootu) et l’espoir (lootus) sonnent presque de la même façon, écrit dans Le Grand Tour Tiit Aleksejev traduit par Jean Pascal Ollivry. […] Et, dans certains dialectes estoniens, loodus désigne à la fois l’origine, le résultat de la pêche et l’espoir »… De même, du fond de la misère qui ravageait la France au début du XIXe siècle, Frédéric Ozanam se lança simultanément et sereinement sur trois fronts conjugués : l’action de solidarité sociale, la magistrale comparaison des univers littéraires tissant l’Europe, surtout l’orientation de son couple sur un intime Infini. Sa jeune épouse Amélie lui est « destinée dès l’Eternité » et « marchera avec [lui] dans les mêmes chemins » – d’ailleurs longtemps après que ses pas à lui se seront arrêtés sur la terre… Dense, la vie danse et relie.

On ne peut avancer qu’à force de danser. Le plus grand poète suggère comment éclaircir le mystère sans mots : d’un saut reliant la vie à l’harmonie.

Alors, telle Europe, l’aile et l’esprit – sans que sous le vent, sur la mer, ils tremblent – partent encore en corps qui réunit contre la mort les êtres tous ensemble.

Qu’ elles sont nombreuses les richesses dont tu as tissé ce THÉÂME, et qu’elles parlent à tout notre être !
Une fois de plus, MERCI Martine pour ton rôle essentiel et stimulant de passeure de nourritures terrestres et spirituelles.
Et voici le nouveau commentaire qu’Anne Miguet me prie encore d’ajouter:
« Vive cette remise EN CORPS de la danse de son esprit de louange et de joie. Ou dansons maintenant, soyons cigale, dépensons-nous tant que l’espoir joue « de la flûte sur la place » de nos marchés. Avant Jésus enfant, c’est la petite Marie qui, dit-on, sortit du temple entre Joachim et Anne en dansant… Croyons en ce Dieu qui danse, qui transforme « notre deuil en une danse ». Certes, les guerres font des gueules cassées, des « gueules d’automne » à nos printemps, et posent des ossuaires là où aurait dû pousser la densité d’une ros … ou d’une gueule de loup. Dans l’ombre de leurs époux, des femmes elles aussi résistèrent au pire, telle l’Amélie d’Ozanam et telle l’Yvonne de De Gaulle Car qui porte la vie s’oppose à ce qui tue. Dansons pour la paix ! »
J’hésite
entre
bravo
&
amen
J’hésite