
Le dimanche même où Strasbourg fête en sa cathédrale le millénaire de sa dédicace, tournons-nous vers Notre-Dame en son Assomption, tandis que la prune de Damas comme un baume, entre Alsace et Bohême, édifie son royaume.

La grâce toujours providentielle de l’amitié vient d’ailleurs de révéler à Théâme, qui s’en fait d’autant plus volontiers la messagère, une merveille de Prague : on y voit également la Vierge Marie, dont les chrétiens fêteront la nativité demain, à l’honneur au Clementinum, dans la chapelle de l’Annonciation ou des Miroirs ornée au XVIIIe siècle par Jan Hiebl.

Même en un ciel de monstres, la grâce se montre, étoile du matin dans les amas de constellations et les entrelacs du zodiaque. Car, non loin de la voûte vertigineuse de St-Nicolas de Malá Strana, l’ensemble de cette œuvre illustre l’Ave Maria.

En ce jubilé strasbourgeois, écoutons rayonner l’inespéré dans l’annonce de Gabriel, relatée par l’évangéliste Luc en grec, XAIPE KEXARITΩMENH que Théâme ose développer ainsi pour en proposer une traduction littérale : “Que ce jour t’apporte la grâce de la joie, toi dont l’être est porteur des grâces de la joie” (Lc 1, 28).

Parmi les lambris et les livres, la musique se donne à vivre, avec de pleins pouvoirs plus clairs que des miroirs, comme essence de l’enfance dans la netteté de la gratuité.

La puissance de naissance porte, pour beaucoup, le nom de Marie, grâce du don ; qu’en nos âmes respire le chant d’un tel sourire et que nos terres à longs traits aspirent ces accords de paix : qu’à travers l’espace avance la grâce !