
I. M. G. R.
En amicale Mémoire de Geneviève Raugel.
Ses initiales ne signifient pas pour rien chemin de “Grande Randonnée” : les mathématiques jusqu’au trépas l’ont menée par une vie donnée à travers le grand monde des savants, mais aussi plus profond et plus avant, dans les joies spirituelles autant qu’intellectuelles, dans la saveur goûtée au quotidien – du chocolat aux accords musiciens.

La veille, les volets de sa maison natale – alors que les tilleuls orphelins restaient seuls après avoir vu la petite fille grandir près d’eux avec des yeux qui brillent – avaient éperdument battu, béants et pâles de douleur au loin, d’impossibles soins. En SILENCE, deux Gardiens SAVENT : ils s’élancent sans bouger vers le bien que jamais nul ne tient, sinon le Cœur immense, source de tous les liens.

Lorsque parle l’oreille et que la bouche écoute, chacun suit en l’ouvrant une nouvelle route, où l’autre est bienvenu dans des vigiles de vive argile, offrant ce qu’il a vu pour qu’ensemble on chemine dans les murs réparés, par le serein SILENCE où vibre la SCIENCE, par le cloître aéré sous l’air qui s’illumine.

L’intérieur devient rieur : à l’extérieur des portes, la rencontre est plus forte. Alors la mort, forcée de se taire au bord de la terre, disparaît sous la paix. La crypte est naissance : voici la présence. Autour du tombeau délabré, l’esprit sent la marche fonder l’arche : lui qui refusait fuse et jaillit. Comme une SCIENCE exacte qui construit SANS nul BRUIT, l’amour ose et pose ses actes.

Bel art d’unir et d’apparier le KG de Gaby Kretz au B du Beau du Bien et de la Bénédiction et au GR de Geneviève Raugel mathématicienne saluée de ce continent où être femme demeure encore rare. Une vie s’achève dont seules nos mémoires seront gardiennes. Saint Pierre le jeune en ses cloîtres et cryptes se dote de ces gardiens muets et dénués d’ailes qui nous invitent en silence à être gardiens de nos frères. Et parmi les oeuvres de miséricorde de cette tendre garde que Dieu nous confie, N’oublions pas l’ultime et septième qui est de prendre soin de l’adieu et du rituel qui portent au ciel d’une vie qui vient de s’éteindre, son nuage et sa fumée. Toute vie est une très Grande Randonnée. S’en souvenir au moment du dernier pas est une caresse entre les vivants et les morts.