
Une “ombre dans la mer“, un déluge au désert :
qu’est-ce donc qui nous sauve de la misère fauve ?
Même à travers le grave hiver,
l’âme songe et le cœur plonge, au-delà du froid qui ronge,
vers les horizons et vers les lagons…

Des interprètes invisibles
savent mettre le spectateur en état de découvreur créateur
quand la caméra sourit à ses cibles
en vous offrant le bain d’un juvénile entrain.

Il peut suffire aussi d’un modeste livre
pour faire nager des tableaux figés
jusqu’à la résurrection qui délivre.

En contre-chant, en avant-plan,
on dirait que les gouttes remontent,
comme si des flocons
les fraîches dragées en contre-plongée
devenaient des flacons
pour la totale fonte des hontes.

Et soudain des voleurs perchés dans les couleurs
ne décollent pas, mais volent
pour venir plonger sans prendre congé
nos têtes dans l’ivresse
– où nul ne peut se noyer, où s’attise le foyer
de l’éternelle tendresse,
dans le joyeux vitrail de l’entretien
– dialoguant avec le verre, astiquant d’azur la terre –
qui fait ensemble – et qui fête – le lien.

Ainsi l’éponge court, lave et longe,
mariant les gens, reliant les ans…

De la jarre où l’eau claire a coulé, le bon vin va jaillir et gicler :
il suffit de cliquer sur les syllabes de Cana ci-dessous pour voir les crabes
de la tristesse enfin détaler.
La vie à Cana se croyait bernée,
mais elle nous retourne tous comme un gant, nous mettant à l’endroit d’un geste élégant.
Donc à chacun belle nouvelle année !
Relevons notre front, lançons de nouveaux ponts :
qu’à travers la neige la grâce,
changeant nos deuils en doux accueils,
tire son sillage et ses traces.