
A Mulhouse, l’ancienne Fonderie unit au passé le présent et l’art : sur la jeunesse avertie, aguerrie, flottent – comme des voiles au départ – des toiles de dessins imprimés qui revivent au doux souffle venu des plus lointaines rives.

Sur les murs, les ouvriers ne restent pas oubliés.

La Société demeure Industrielle, mais puisse-t-elle devenir plurielle !

Sans fin de l’araucaria s’élève un bel aria :

puisse-t-elle suivre son exemple plutôt que les idoles du temple.

De même, la chouette harfang montre comment de l’étang, de nos fanges ou de nos plus tenaces cages, à la manière d’Eur-Ope et des cadeaux que ses Grands-Yeux nous apportent au galop, vers la vue qui sourit la nuque se dégage.

Fraternel est de l’histoire le vent, même s’il s’engouffre si violent parfois dans nos collines que leurs ceps dodelinent. Mais voici l’arc-en ciel qu’on croit circonstanciel alors qu’il apaise au tréfonds la glaise.

Le Masque de Hotteterre de haut en bas tombe tandis que les duos transforment une basse continue en claire mélodie de bienvenue.

Dès lors, des moellons moussus, jaillissent des envols drus.

Car Théodore Deck pour l’aurore les a créés, plus forts que les coups de la mort ou la maladie qu’est la nostalgie.
Laissons le chant sauver les parapluies trouvés, perdus à première vue, inutilisables. Contre l’épidémie vient l’accord secourable.

Poète, Jean-Yves par son harmonica change Mary Poppins et nos vieux formicas en anges de l’enfance qui devant nous s’avancent. C’est l’occasion de remercier aussi ceux qui nous formèrent ici-bas à cueillir la musique éternelle – tel le professeur André Tubeuf toujours à l’écoute d’accords neufs – dans une oreille juste et fraternelle.
Théâme s’absente un peu pour mieux reprendre le jeu quand elle aura marché parmi d’autres vacances.
Sommes-nous tous un jour comme des parapluies retournés par le vent ? Avec une contenance si morte que ceux qui nous ont rencontrés ne nous ont peut-être pas vus ??? Mais il y a aussi dans ces mêmes rues de la ville des anges industriels et des navires sauveurs. Rue de la Lanterne, les petits personnages ont des costumes d’or et d’émeraude et jouent sur les boîtes à gaz aux cascadeurs de l’espérance, dont il portent les couleurs. Un arc-en-ciel fait un clin-Dieu sur les vignes. Théodore Deck sort du musée pour exposer ses magies bleues. Les roses rêvent debout sur l’araucaria couché. L’harfang des neiges fait rêver au Québec et, de plume en pelage, par égale blancheur, on se retrouve au Tibet avec la panthère des neiges des amis Sylvain et Vincent. Veille et chante, semble aussi nous dire le sourire sur RCF de Solen. Joue et dors, réplique en secret le poète. Nos oppresseurs sont-ils sévères ?
Sont-ils en nous ou hors nous, ceux qui nous transforment en parapluies retournés ? Joue et dors, cher Théâme, et voyage au coeur battant à flanc de vacance et de larges yeux. En t’attendant, nous mesurons nos chances.