En ces temps partagés à travers la planète entre frimas et typhons, de commémorations en réconciliations il est bon de se tourner vers les artistes, de puiser dans la profondeur de leurs cheminées verticales le souffle ainsi que la couleur des alliances horizontales. Linguistiquement, contre toute attente, chemin (d’origine celtique) et cheminée (dérivé du grec) ne semblent pas découler d’une même source étymologique ; mais il nous faut avancer fermement sur le sol pour ensemble créer de fertiles envols, pour que se transfigure la fumée en une chaleur toujours allumée, et suivre en ce sens des créateurs comme Jonathan Borofsky.
Même la danse alors s’élance à pas de géant contre le néant.
Des structures humaines nous joignent et nous mènent, par-delà Babel, à l’édifice que tissent patiemment des services…
… des hôtels à l’autel et de nos chaumières jusqu’à la lumière.
Ne cessons de nous concerter : nous savons que la liberté ne peut être que solidaire, entre naufragés solitaires et parents transparents.
Le poisson christique peut ainsi faire jouer le prisme des écailles attachées au cristal de l’œil cosmique.
Particulièrement en cette fête de saint Martin, rappelons-nous que le partage lie l’urgence à la mémoire, débouchant sur le ciel de la communion à travers des arts anciens, mais toujours musiciens : l’arc roman va céder la place à Patrick Bailly-Maître-Grand, à sa moisson de clairs espaces, afin que l’écran devienne un élan, afin que le cercle lève les couvercles…
Car il suffit de se pencher au puits de la nuit pour dresser la tête vers la lumière familière, pour se retourner vers l’haleine de la paix dont la grâce altière nous tient unis, tout près.
Dès lors sont acheminées vers l’homme les cheminées qui changent l’air brassé depuis les temps passés en l’enfance qui s’avance, des entonnoirs à l’au-revoir, de la vitesse à la tendresse et des limpides constellations aux solides harmonisations.
Comme ces sculptures sont belles ! Je ne connaissais pas du tout cet artiste. Merci.
Il s’agit en réalité de plusieurs créations plastiques, réalisées par divers artistes, visibles de part et d’autre du Rhin comme de l’Atlantique : donc en quelque sorte des “bonheurs du jour” qui brillent même la nuit.