
Parfois les séries créées pour et par la télévision française nous mènent loin de la Comtesse de Ségur, des coulisses du showbiz à l’invisible vérité, à l’instar de cette jeune Camille qui, tout en traversant les épreuves, jette dans les obscures émotions et paillettes d’histrions plus que Dix pour cent de lumière. Mais le nouvel ouvrage de Michaël Fœssel, Le Temps de la consolation, nous le rappelle par l’absurde : rien ne nous console, puisque, même à travers une madeleine proustienne ou le visage de Marie-Madeleine de Béthanie, la solitude – tout entière orientée vers la désolation – refuse d’accueillir le geste miséricordieux qui rouvrirait la faveur et les sources de la grâce.

Heureusement, bien que cette nouvelle édition dans la prestigieuse Bibliothèque de La Pléiade ne les mette pas mieux au jour, ces sources affleurent dans la fiction de Georges Bernanos : « …arroser mes pieds d’un nard payé très cher », voilà comment, au détour d’une allusion à cette scène évangélique de Béthanie, le Christ décrit, en plein Journal d’un curé de campagne, le mouvement de l’amour plus que de la consolation. Car la pauvreté seule peut consoler ; ou plutôt, comme dit en grec une béatitude selon Matthieu (5, 4), « les affligés recevront l’aide qu’ils appellent« .

Au seuil de la Toussaint, puis d’un jubilé de la Miséricorde, avec Matthieu Ricard ouvrons donc notre cœur aux Visages de paix / Terres de sérénité.

La beauté n’est-elle pas la consolation absolue et la promesse du salut ?
