
Suffit-il d’un passage pour revenir plus sage ?
Présent et passé Vont s’entrelacer :
Ainsi roulent deux vagues, Ainsi l’éclair zigzague …

De l’amour Sourd le jour,
Sans fatigue, Comme figues
Au long Des troncs.
Contre ce qui transperce Le cœur, le train vous berce
Pour que la mort Lance l’essor
Et que la guerre Lâche la terre.

Les tournesols Tournent le sol
A la calme vitesse Du ciel qui s’abaisse
Doucement vers Le trésor vert.

On croirait que les rails décollent,
Sans dépasser le mur du son, Comme en caressant les moissons.
De même, les pales s’envolent
Aux éoliennes, mais en rond,
Quand meules et troupeaux grisollent,
Tirant des cumulus le plomb.
L’on dirait que des montagnes S’approchent et s’accompagnent
Ou bien que l’horizon Se prend pour Barbizon :
Les nuages en plein-cintre Ont des gestes de peintres.

A l’église Saint-Laurent, Délicatement l’eau rend
La vie Qui prie
A la moindre couleur, A toutes les chaleurs,
Pour que sans fin l’enfance Immense recommence.
Sourire au vent, Saint-Sacrement :
Une ville n’est humaine Que par ces veines sereines.

Non, décidément, rien ne vaut Paris au souffle des travaux !
(Strasbourg-Paris-Strasbourg, 28 juillet 2014.)
