
Quelle puissance peut s’opposer à la nuisance et nous sauver ? Faut-il descendre, pour mieux monter vers les clartés, au fond des cendres ?

Comment le cri bestial deviendrait-il royal ? Au lieu de songer, il vaut mieux plonger dans les antiques thermes : des pousses neuves germent.

Voici que l’animal voit reculer le mal sous une lame brandie par l’âme…

A livre ouvert, la lecture déploie sa voile – presque tel un cristal face au vent minéral -, un dialogue tisse sa toile : l’accord sort clair.

Mais la bête sous les têtes demeure une menace, un horrible danger que l’archange vient déranger – en bien changer.

esquisse préparatoire pour le plafond de la chapelle des Saints Anges à Saint-Sulpice.
L’âme amie de la vie sait animer, puis arrimer à l’espérance notre humble errance.

Alors la mort quitte enfin les anciennes tesselles, qui se sentent repousser des ailes.

L’être humain met la main à la pâte que démâte sans cesse le mal : quand donc l’animal accédera-t-il à l’harmonie que sans cesse la croissance nie ?

représentent encore le cheval de Przewalski.
Les règnes vont s’allier au Parc animalier : depuis quarante ans, de Rhodes le village, selon son nom d’île bénie, incarne le sauvetage après tant de constantes destructions pour les espèces en voie d’extinction.

Voyez la biche s’avancer, riche d’une fraîcheur simplement sœur de l’esprit comme de l’âme : d’un souffle que rien n’entame.

Quand donc le chant d’Isaïe se réalisera-t-il : « Le loup habitera avec l’agneau, le léopard se couchera près du chevreau, le veau et le lionceau seront nourris ensemble, un jeune garçon les conduira » ?

Comme l’intelligence avec les bêtes semble proche en ce billet de l’intelligence avec l’ange – notre primordial souci ! Ainsi « la bougie se penche au nord du coeur ». Certes il y a en nous des animaux intérieurs à terrasser, Jupiter terrassait Anguipède, et Michel, l’archange aérien de Delacroix aux grandes ailes déployées, terrassait en dansant un Lucifer jambes en l’air et au pennage touchant la poussière. Que de tarasques nous hantent, que de dragons et autres Léviathan. D’autres animaux cependant symbolisent la concorde d’un âge d’or annoncé par Virgile ou Isaïe. Dans notre quête éperdue d’harmonie, prendre soin de la vie animale, c’est prendre soin de « l’âme du monde ». Dans la légende de saint Hubert, le Christ n’apparaît-il pas sous la forme d’un grand cerf et les biches ne parcourent-elles pas le Cantique des cantiques ? Ouvert, le livre vertical d’une ancienne stèle évoquera pour les âmes chrétiennes le livre des livres et en particulier les quatre évangiles et les quatre Vivants, les quatre animaux dont le premier est un ange – signe de cette marche commune de l’ange et de l’animal – les trois autres un lion, un taureau et un aigle… Ainsi notre âme animale rejoint-elle notre corps céleste : voilà ce que nous suggère ici Théâme devenue le temps d’un billet « Théanimalâme ».
Oui, poursuivons et menons à bien cette « marche commune de l’ange et de l’animal » sous la houlette de la grâce !
Beau beau beau Martine ou plutôt effrayantes photos animales placées dans les eglises pour les exorciser…
C’est vrai, Chantal : la part animale en nous n’a pas fini d’être animée par l’âme !