
D’abord, VISITER le monde : nous souhaitons l’entendre palpiter entre brassières et barrières, transformer les canons de guerre en canons à chanter !

Ensuite, RÉHABILITER le monde, nous le voulons afin de le laver de l’injustice (y compris de celle qui laisse dans sa prison turque à Ahmet Atlan les seules “ailes de l’imagination” pour le “revoir” et le “parcourir” encore)…

…et du désert qui gonfle sur les larmes, sur les fontes ! En tournant, les saisons font jaillir à foison la souvenance et l’espérance : HABITONS le monde sans l’abîmer, sachons le cultiver sans l’élimer.

Pour s’engager, il faut ADAPTER : cet effort anime nos quartiers. À nous de rendre fiers même leurs ouvriers…

…et d’apprivoiser jusqu’à leurs murailles pour peu que la musique ne déraille pas sur nos pas souvent trop las du vide, sans guide.

OPTER résolument, c’est l’ordre qu’un enfant nous donne du bout du monde, du fond des combats qui grondent.

HABITER la terre, non seulement par la “Soif” que décline le nouvel ouvrage d’Amélie Nothomb – coupé de la céleste tendresse pourtant adoptive, créative, et plongé dans le MONDE en ce qu’il a d’imMONDE -, mais par la Croix qui s’accepte malgré l’injustice inepte.

Alors le salut, désaltérant nos courses dans sa fraîcheur de source, saisit nos talus. Sous la canne blanche qui résonne, le sol répond, démarre et rayonne.

ADOPTER le monde, quel toupet ! Mais l’audace est le prix de la paix… Hélas, il faut plus que des livres pour qu’enfin les cœurs se délivrent de leur torpeur et de leurs peurs.

“Savoir combien donner, écrit justement Alexandre Mars fondateur d’Epic, exige de chacun d’entre nous un petit travail pour déterminer ce que j’appelle le seuil de douleur par rapport au don”. Pour l’Union Européenne se profile, outre un ÉRASMUS des religions, un Commissariat grec de l’Éducation, de l’Immigration et du marché du Travail, enfin de la Sécurité. À l’ÂME et à la vocation de notre pays appartient sans doute l‘AME actuellement controversée (Aide Médicale d’État). Mais ce qui est sûr est que l’ADOPTION d’un regard lucide, d’un oui qui décide, est la condition de la rédemption, du rachat de nos communes misères par l’action solidaire qui libère.

Dessin d’enfant, céramique d’artistes inspirés par l’esprit de prière, lettres pour écrire le mot PARTAGE et jusqu’aux cieux sur le Mont Sainte-Odile de cette fin d’été : j’adopte ce BLEU, j’accueille cette tentative de bleu du billet de Théâme où palpite ce mot ADOPTER, un mot qui, effectivement, mérite toute notre tendresse la plus BLEUE. Parmi les couleurs de l’espoir nous adopterons celle-là : que l’écriture d’un bleu fanal se grave sur le firmament d’un monde blafard sans cesse menacé par l’indifférence ou l’insignifiance. On adopte parfois ce qui a longtemps manqué à nos tendresses et à qui on commence par offrir, sans attendre de récompense,la nôtre. On adopte un capitaine qu fut abandonné à l’injure et à l’infamie, on adopte l’écureuil qui vient égayer de sa présence nos pelouses ou nos branches. On adopte une loi qui opte pour le partage et la fraternité. On adopte celui qui, fragile, risque d’être abandonné, on se déporte vers lui, on modifie sa trajectoire, on veut que le fils adoptif ait les mêmes droits que le fils biologique. On médite sur la filiation et le don. Oui, Théâme, oui à ce monde adopté avec une tendresse bleue.