Un enfant sait inventer le MOUVEMENT perpétuel : par le cœur inscrit dans tout accord comme par l’intuition qui sous-tend sa réflexion. Commence alors une TRAJECTOIRE qui transfigure l’art CINEMAtographique autant que celui-ci la transfigure, dans l’infini DEPLACEMENT de chaque spectateur vers d’intimes actions essentielles, par-delà même L’Extravagant VOYAGE du jeune et prodigieux T. S. Spivet. Car les contrechamps nous offrent aussi le raccord du silence et de l’harmonie.
A son éclosion suffisent le relèvement d’un arrêt de volet, le regard d’une gracieuse sentinelle sur le jour qui commence et l’ouverture de nos fenêtres intérieures au grand vent de l’inconnu.
Dès lors, l’obscurité déploie des voûtes de couleurs et de liberté… Alfred Manessier vient alors visiter, dilater, le Cantique spirituel de saint Jean de la Croix.
Je sais la source qui jaillit et fuit,
bien que de nuit.

La Biennale du Verre vient même changer le barrage en rivage et les barreaux en brasero, par le clavier du contre-chant.
Aux reflets
du verre
se complaît
la terre :
quand l’âme réfléchit,
l’esprit se rafraîchit…
Par le radieux éventail de cette exposition bisannuelle à travers l’Alsace et la capitale de l’Europe, le verre nous rappelle aussi la source de l’EurOpe, enfouie sous son nom mystérieux qui signifia tour à tour le Couchant et la Vaste-Vue, apparue sur le rivage phénicien où naquit, avec une des formes du verre, la transparence de nos moyens de communication familiers et quotidiens : toutes les techniques nautiques et le simple art alphabétique ont jailli sur ces bords du Proche-Orient, des mêmes mains créatrices !
En pleins champs spatiaux et spirituels, nos tunnels peuvent déboucher sur l’accueillante prière d’une chapelle où se réfléchit une réflexion translucide et sur le raccord du plain-chant. Puisque aujourd’hui Albert Camus aurait cent ans, relisons ses Carnets : « Je ne connais qu’un seul devoir, et c’est celui d’aimer ».