
Quand filets de Pâques et fichu de l’enfance, avec les coquilles de roudoudou qui polissent leurs perles de remous, nous ressaisissent dans d’éternelles vacances, à ce passage il faut le vent d’Est, du Levant – comme en langue anglo-saxonne ce terme limpide sonne – ou plus encore du jeune Relèvement,

A force de tomber malades, allons-nous trouver des parades et des parapets pour bâtir la paix ?

Ou plutôt pour qu’elle s’achemine même à travers nos cruelles ravines, nos nœuds haineux, comme un puissant fleuve de naissances neuves, d’inventions sans tensions ?

Un ange arrange le scandale de la Croix par la force de sa voix jusqu’à ce que les petits et les mères, à Jérusalem et partout, repèrent le son du don qui du fond de la mort nous sort, nous appelle à la responsabilité fraternelle…

Entre la source et les daims court le rayon du matin.

Même les bêtes ne s’effarouchent plus : un souffle nous ouvre la bouche.

Ainsi l’Esprit conduit à l’audace par l’action de grâce, par le flux copieux, fécond plus que pieux, de l’art qui propage dans tous les parages la gratuité de la beauté. La vie, comme unie, dès lors comMUNie au début absolu : cette offrande ne demande qu’un oui qui jouit de la présence dans l’immanence et du rachat, sans nul vendeur sinon la parfaite splendeur. Que répondent et se fondent à notre imMUNité progressivement collective des solidarités effectives puisque natives !

Anne Miguet me prie encore d’insérer un commentaire ce matin.
« Pâques : celui qui a été fiché sur le bois n’est pas resté dans les filets de l’oiseleur. Il s’est levé dans le Levant. Tel un avion dans le ciel. Théâme le sait. Sa Pâque nous tend l’immunité de la fête : reste à déchiffrer ses images. Les oliviers qui ont vu l’angoisse suée du Fils de l’Homme sont en fleurs. Suées de nos maladies, imitez-les. Quelque chose reste à fleurir. Filles de Jérusalem, après vous avoir tancées, Jésus déjà sent la crainte sous vos fichus et vous console. A deux bras et toute la bouche, un ange crie avec sa trompette. Oui, il faut tomber – trois fois – et il faut descendre pour monter définitivement dans la lumière. De cet en-bas où grimacent des démons, le Christ rejaillit plus vivant que jamais. Ses mains et son côté ruissellent du sang des coquelicots : l’on dirait des frises de dessins d’enfant. Sur des rivières qui chatoient, derrière des arbres aux écorces rousses, des animaux de paradis se souviennent de l’âge d’or. Nous nous souvenons du Dieu de la Génèse et nous voyons que cela est BON. Là-haut, sur le toit du monde ou de ses plus humbles chapelles, le Christ de Pâques nous précède, en Galilée ou à Soulzmatt, et nous ouvre ses bras. »