
Lorsqu’une forme frôle de trop frêles épaules par un souffle chantant et par des flots chuintants, le rêve soulève comme un soudain souhait l’envol protégé par Vincent de Paul : « L’agilité permet de résoudre chaque problème, disait-il, et plusieurs en même temps ».

Or la Société qui porte son nom parfois se sent forte d’une fécondité qui ne peut s’arrêter : son histoire, tissée de parrainages, sème au fil des âges des équipages,

Sans fin bondit plus loin, parmi les larmes qui nous désarment, la réponse du soin : inépuisable jeunesse qui jaillit de la promesse !

Mais remontons encore au fond du terreau novateur autant que fidèle, où les héritiers pour les repères et pour les pères deviennent des piliers, où la Parole bat tout bas de ses ailes, où même l’hiver les fleurs, puisque les contraires font alliance en frères, s’écarquillent dans nos cœurs.

« Les pauvres sont nos maîtres » : le toucher fait renaître les yeux qui semblaient vieux.

Faire moins, faire mieux, pour que s’inverse en nous chaque regard, et que se perce même l’orgueil hagard, retrouvant la sève : quel est votre rêve ?

Sa densité vient habiter la prière : la lumière essaie d’écouter, cessant de douter. Sachons conduire et reconstruire pour que des seuils CUEILLENT l’ACCUEIL !

Si la culture de projet dans les racines de cette Société puise, puis s’illumine, laissons la misère s’évanouir et l’arbre de l’amour s’épanouir : que la dense danse crée, serve et s’élance ! « Fions-nous beaucoup plus, disait Frédéric Ozanam, à l’inspiration du cœur qu’au calcul de l’esprit« , puisque l’argile ainsi devient plus agile pour le bien !

En digne fille de vincentien, Anne Miguet nous prie d’insérer son nouveau commentaire : « Au mystérieux joueur de « flûte sur la place de nos marchés », des pléniers ont répondu : nous voulons bien danser. Répondant sans le savoir à Nietzsche – » je ne croirais qu’en un Dieu qui danse » ! Ainsi l’ancienne société de Vincent et de Frédéric renouvelle son vœu vivant de charité en trois rayons : accueil, fraternité, présence. Nul ne donne vraiment qu’il ne soit capable de recevoir. Il ne suffit pas de rêver d’un monde de justice et de paix, il faut agilement le danser. Que la barbe de lichen de Saint Jacques redevienne la barbe où coule l’huile d’Aaron, symbole de la douceur de se réunir comme des frères… Que les yeux clairs de Frédéric donnent aux nôtres une agilité plus spacieuse pour distinguer l’ange ailé de cristal sous la cape pauvre et peut-être mal lavée. Alors le « manteau troué d’étoiles » de l’autre démuni devient notre chapelle et l’échelle en fer blanc devient le sycomore de Zachée. Comme il échappe déjà aux bras de sa maman, l’agile enfant de Marie ! « Quand tu aimes, il faut partir ». Partir, quitter son confort pour aller en maraudes ou en distributions alimentaires dans de froids hangars ou vers de rêches visages que seuls nos sourires adouciront ….eux mettront des ailes à nos âmes encore incertaines et hésitantes. Rêvons encore, comme Martin Luther King, et que le Seigneur donne à nos épaules et à nos mains un génie agile. »