In Memoriam Anne-Marie Bach-Dubois,
présente dans la chronique familiale Mamie l’Horloge
comme source de mémoire et comme jeune personnage.

Il faut savoir ouvrir ses persiennes et tendre des cordes musiciennes.

Alors naît sans arrêt la figure qu’inaugure un appel : nul label autre que la merveille sommeillant dans l’oreille…

Dans certains caveaux dorment des cadeaux : voici des voûtes portant l’écoute.

Or la mort tue l’accord, à moins qu’Orphée – mieux que les fées – donne l’essor à son trésor qu’il croyait perdu : puisque Eurydice est sa vie, une musique infinie les conduit plus loin que la nuit. Ce n’est pas pitoyable… C’est INCROYABLE, MAIS VRAI !

Le mal crée l’exode, et le bien son code : c’est un sacrifice miraculeux qui va perçant les replis ténébreux des profonds labyrinthes jusqu’à ce que les plaintes de l’amour triste et sourd respirent à l’air libre ; le ciel rend l’équilibre, comme le dit Borges, l’aveugle fulgurant dont les lignes claires creusent en espérant : « Ce que fait un homme c’est comme si tous les hommes le faisaient. Il n’est donc pas injuste qu’une désobéissance dans un jardin ait pu contaminer l’humanité ; il n’est donc pas injuste que le crucifiement d’un seul juif ait suffi à la sauver. » J. L. Borges, Fictions, « La Forme de l’épée », 1942, traduction P. Verdevoye.

Dans l’absence, quel souffle frais ? Serait-ce INCROYABLEMENT VRAI ? La haine menant les juntes, une cousine défunte, les ruines, la cendre et les ossements, tout sait aboutir à l’exaucement…

Nos apparentes défaites nous font remonter au faîte, mieux : à la fête de l’exhaussement où ruissellent, fraternelles, les eaux du beau.
