
Parfois, le rêve apporte un titre inattendu, comme s’il appelait le réel et son flux… Le monde n’en finit pas de renaître ni de mettre au monde un autre bien-être. Mais comment éviter l’horreur avec son cortège de peurs ? De saint Benoît qui la patronne, en secret l’Europe rayonne, « inclinant l’oreille du cœur » – et de l’écoute ouvrant la route obscurément dans nos torpeurs.

C’est toujours une sonate qui semble suivre Socrate, qui fait lever les genoux et nous garde droits, debout…

…Jusqu’à ce qu’une statue au fond d’un jardin remue.

Dans les enclos du parc, de l’ouïe le petit arc nous tend contre toute attente l’aurore d’un sourire et d’un accord près d’éclore.

Le plus beau des échos est celui qui devance l’aventure de la résonance toujours future.

Le jaune avec le bleu timidement se meut : l’on dirait bien que désormais ils s’allient afin que les peuples se réconcilient. Quand donc l’Histoire du soldat suspendra-t-elle ses dégâts ? Il faut que le Diable avec son or décampe, que le calme violon rallume sa lampe…
Que la source en sa rondeur, comme la pauvre vie malmenée des matelots de La Traversée, jaillisse des profondeurs…

…Que le cheval sans visière veille ardent à la lisière :

Les adultes ne sont plus loin de l’enfance en prenant grand soin…

…D’anciennes cabanes. Pourtant d’autres espaces entendent bien – et vont vite – retrouver leur place. Déjà l’âme respire à sa dimension, aspire avec une aimante attention le Souffle qui donne, en chercheur de fraîcheur, le rythme en Personne.

De la plaine sort l’essor, comme un miel qui monte offrir un avant-goût de ciel.

Anne Miguet de nouveau souhaite insérer ce commentaire : « Ruches et bûches, nandous et gibbons, sources et fontaines, je vous salue, vous qui allez par deux désaltérer, nourrir, chauffer, rendre grâces à la Vie. La ville aussi s’y emploie avec ses murs et volets de couleurs assortis au drapeau d’Ukraine, avec ses marches pour jouer jeux de paume ou d’auriculaires. Un cheval roux traverse la verdure, des cabanes de branchages – huttes précaires – veillent les pierres de fondations anciennes. Et, passant devant, dans sa fragilité éternelle le petit enfant encore tout enduit de sa mère… Puis la femme au haut port de tête portant ses bijoux et sa dignité. A travers ces deux-là, un monde nouveau est toujours à éclore. A nous, avec Théâme son annonceur, de veiller sur la Traversée. »