
Parfois nos vignobles nous empoignent comme des parages qui s’éloignent.
Mais il suffit de se laisser accueillir par une joie pour abreuver, assouvir…

Pour que le familier vibre de merveilles ou pour que notre volonté dans l’oreille résonne d’un appel intense et fraternel.

Dès lors, le moindre insecte nous délivre des sectes, si bien ailé qu’il vient aider !

Tout à coup, nos collines fermes se font marines : suivons l’envol léger du colibri. Saurons-nous garder les perles de gouttes pour ceux que la soif dégoûte et déboute ? Est-ce que l’infini parmi nous fait son nid ?

Comme, à l’unisson, les bancs de blancs coquillages font danser au fond la lumière et les nuages, lentement les sommets nous guident vers la paix, certes fragile, mais claire : agile !

Au creux des champs pulvérulents, au pied des monts incandescents, le dépliant des Îles a l’âcre odeur des poissons et de la nacre.

Prenons le large et maintenons le cap par-delà les plus sombres handicaps.

Surmonter la guerre, dégager la terre, tel est bien le devoir qui garde fort, loyal et jeune chacun, bien qu’il soit immémorial, soutenu par les phrases limpides de Jacqueline et de Thucydide qui sonnent à peu près ainsi dans leurs mots frais : « le bien-vivre qui délivre, il faut que vous le voyiez clairement, le choyiez, car dans la vie libre nage l’âme en charge de courage », disait en substance Périclès en s’adressant aux morts toujours vivants, et aux tremblants vivants que blesse à mort la peur de la faiblesse…

Un serviteur du peuple d’aujourd’hui définit l’Europe comme un fruit qui prospère, mais espère : comme la « famille de la liberté », sachant aussi bien inviter qu’inventer.

Quelle surprise quand Théâme qui croyait avoir rendu l’âme se répare et réapparaît à force de talents secrets ! L’administrateur en binôme l’a sauvée : qu’ensemble chaque jour nos lampes soient levées sur les océans menaçants, géants.

Bénis soient ceux qui réparent, les réparateurs de lumière, les réparateurs de Théâme, grâce à qui le flot et la musique d’âme de notre Amie nous viennent encore rafraîchir et abreuver. Telle cette dansante fille aux étoiles de Niki de Saint Phalle, tenant tête en bas sa bleue carafe ! Oui, il nous est bon, dans un monde traversé de guerres et d’angoisses, de saluer le moro-sphinx ou le colibri, d’écouter le chant des coquillages ou des îles, de remarquer la gaîté d’un volet et sa volée de couleurs. Douceur des collines, sois saluée, splendeur de leurs piémonts viticoles, des jardins où l’on expose des quêtes d’îles marines, des soifs de beauté. Bénies toutes ces choses qui luttent sous un mur de sécheresse pour un BIEN VIVRE, où peu à peu les ombres cèdent à la lumière. Que s’unissent les îles lointaines et les vignes prochaines pour battre des mains et, tant qu’il est encore temps, célébrer le Vivant. Merci à Théâme de si bien y contribuer.