
Il faudrait pour tisser des images le génie de Mozart, pas à page.
Découvrir l’Ecusson de Montpellier, c’est voir se déployer un espalier, puis s’élargir un Cœur de ville aussi palpitant que tranquille…

D’échafaudages en frais feuillages…

Des berges du canal à l’immeuble floral…

Ensuite, sans fuite, Montpellier l’escalier vous empoigne et vous soigne par une ascension belle en accueil comme en action.

Tout est en MONTée, à marches comptées.

De la source à l’essor, du silence à l’accord…

De la Méditerranée qu’on salue pour un sauvetage à perte de vue…

jusqu’aux fouilles de Lattara, jusqu’aux fioles, et cetera.

Mais il nous faut suivre l’âne pour marcher parmi les mânes…

Pour voir en Eros et Thanatos des enfants qui rivalisent en nous menant droit devant.

Et revoici l’âne dans les rues hautes : son or qui s’ignore pare les hôtes de la nuit, et nous suit.

Nous parvenons ainsi, francs du collier, tandis que sous la danse les blessures se pansent, au front clair de Montpellier l’écolier.

Le jeune géomètre joue avec les points joue contre joue, avant de rejoindre les Amours joufflus sur le socle des trois Grâces tout moussu qui sue et mue.

Mais parfois, dans les enfants rieurs, s’allume un rayon intérieur.

Ensemble, nous le sommes : sortons donc de nos sommes ! Il faut échafauder contre tous les pillages des pommes de bonté : car l’âme seule échappe aux ravages de l’âge. C’est lorsqu’on attend ses amis que l’infini pousse et grandit… Que parmi cigales et mouettes, que parmi les souffles qui fouettent, l’école de la paix nous garde ardents et prêts.

Anne de Vauthiermont remercie cette promenade en montées successives à Montpellier. Ainsi montent les écoliers en cheveux, les escaliers de pierre, les espaliers de bois vif. Car on étudie à Montpellier: les mathématiques ou la musique, la médecine ou l’architecture, la danse ou la comédie… L’art de prier éleva aussi dans la ville ses clochers : Saint-Pierre, Saint-Roch, l’église des dominicains. L’âme se lève en joignant les mains. Un Christ, lui, déploie ses bras comme des ailes. Si Samuel s’abaisse sur ses genoux devant son Dieu, c’est qu’il devine cette loi : qui s’abaisse sera élevé. Elever notre coeur, c’est le tourner vers le Seigneur. Eros et Thanatos sont ailés, tant ils ont lien avec ce qui nous fait monter de pesanteur à grâce. Grâces soient rendues à Montpellier. Grâces y sont présentes, toutes les trois. On perche des cabanes à Montpellier, on perche au bord du Lez de blanches terrasses. Quant aux ânes, depuis la rencontre de Balaam on les sait dotés de cette autre vue plus haute qui permet de voir les anges quand les prophètes les ignorent. Montpellier ville des montées, ville où élever son âme de musée en musée, de place en place, d’église en église. A la mer seule nous demanderons de ne pas monter : qu’elle reste à Palavas et borde de bleu la ville !