
Sur la muraille, dans l’ombre quel ange veille ? De la pierre quel son jaillit et s’émerveille ?

Se peut-il que soudain vers nous se soit penché le cœur de l’Horloger ? Sa main vient nous chercher ensemble et nous loger, selon Sa promesse toujours nouvelle, au large d’une tendresse éternelle.

Odile fut sauvée de la nuit et lavée de sa cécité par les flots du baptême : c’est donc son lot de nous amener à la transparence, aux aimantes vues de la Providence.

Mais, quand des projets dévorants tout près s’attaquent aux versants, comment saura-t-elle nous donner des ailes ?

A quel visage crucifié pourrions-nous désormais nous fier pour que l’espérance encore s’avance ?

Sinon à celui qui, muet, parle et luit ?

L’abbaye au bois dormant tressaille au souvenir de l’air qui travaille, au souffle de l’Esprit qui produit les plus impérissables des fruits.

Quelles abeilles au bois dormant la tireront du sommeil, sommant le chantier avec ses entailles d’épargner ses douces entrailles ?

Un à un, les manuscrits se relèvent sans un cri.

Soudain la veille au bois dormant sent ses sarments qui s’ensoleillent…

Son oreille a souri : la musique mûrit sagement chaque treille.

Mais qu’au siècle de la vitesse les valeurs nous empêchent d’être au volant de noirs voleurs !

Que les sources claires coulent, désaltèrent notre aveuglement sous leurs immortelles senteurs qui nous sortent de nos lenteurs ! Pour le corps, pour l’âme, qui prient et qui clament, il faudra que demain soit d’eau, de vin et de pain.
