
Semaine d’unité chrétienne, ou bien plutôt de communion entre parvis, nefs et canots : mains tendues entre les parages doux et les plus lointains rivages, que la flamme va submerger, que l’eau seule veut héberger…

Pour que nul ne s’endorme, un dessin donne forme actuelle au danger : pourra-t-il nous changer comme un drap se métamorphose en un fier navire où se posent les mots de la Bonne Nouvelle, les lots des cordages, des ailes, et le salut des naufragés secourus par des pas légers ? Oui : Martine Bacher réinvente les lignes qui nous font, de l’enfance à la mort, vivant signe.

Le naufrage de Paul devient la clef de sol pour une harmonie humaine, infinie, mise en œuvre à la sueur des fronts jusqu’à ce que les cœurs soient bons.

Ce texte dit clairement « halte » aux noyades, au bord de Malte comme de toutes nos cités : d’une telle scène à la Sainte-Cène, saurons-nous enfin l’écouter ?

Certes les équipages, à l’instar des milliers d’oiseaux volant sur le mât des bateaux, aiment la belle ouvrage en recherchant l’accord des voix entre les cuivres et les bois.

Mais par les pages passent les âges : dialoguons et voguons, des plus graves blessures aux profondes gravures où l’éternité soudain s’inaugure, où la fraternité soigne, nous gagne et dure…

Quel beau billet poussé par les huit rames oecuméniques de notre maison commune ! On y trouve un des DONS de l’esprit : FORCE ; un de ses FRUITS aussi : CONFIANCE ; la chère VERTU théologale, petite fille selon Péguy : ESPERANCE ; un mot qui peut avoir valeur de sacrement : RECONCILIATION ; un autre qui ouvrira aux Cendres notre carême : CONVERSION ; cet autre rappelé aux Hébreux et grâce auquel on peut voir des anges : HOSPITALITE ; celui que l’on trouvera au Tabor en se laissant transfigurer avec le Christ : ILLUMINATION ; et enfin celui qui rend capable d’engendrer dans la beauté GENEROSITE. Paul, le naufragé de Malte, avait en secret de telles rames, qui sauvent et des flots tempétueux et des serpents. En lisant ce billet des naufrages évités, m’ est revenu ce chant de jadis :
Il n’a pas dit que tu coulerais
Il n’a pas dit que tu sombrerais
Il a dit : passons à l’autre bord.
Si la mer se déchaîne
Si le vent souffle fort
Si ta barque t’entraîne
N’aie pas peur de la mort
Il n’a pas dit que tu coulerais
Il n’a pas dit que tu sombrerais
Il a dit : passons à l’autre bord.
Si un jour sur ta route
Tu croises le méchant
Ne sois pas dans le doute
Dieu prend soin de son enfant.
Il n’a pas dit que tu coulerais
Il n’a pas dit que tu sombrerais
Il a dit : passons à l’autre bord.
Merci pour ce chantant complément spirituel ! Un autre ami visiteur de Théâme m’a fait part de paroles proches de la scène où Paul neutralise le serpent sur un rivage maltais et harmonisées par Purcell. Vous trouverez ce passage de « Music for a While » par les liens suivants :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Music_for_a_While