
Demi-devise certes floue, mais le charme entièrement joue : jeunes, le vent et les oiseaux nous décoiffent à grandes eaux quand nous entrons dans ce théâtre frémissant de bois comme un âtre.

Il paraît être las et vieux, mais dans l’ombre s’ouvrent nos yeux. Le rêve élève à la réalité la soif de liberté.

Dès lors, les chevaux de l’aurore en nous jaillissent et se dorent : oui, des amis apparaîtront « pour quand nous nous réveillerons » vaillants !

Le rêve lui-même nous pousse de sa main péremptoire et pourtant douce à travailler, à répéter, pour que les mots soient incarnés.

Quelle est cette cérémonie sérieuse, concertée, jolie ?

« Dans de si nouveaux mondes », non, la vie ne sait plus son nom. Entre ciel invisible et terre, l’amour aveuglé, gémissant, erre : « D’homme à bête il n’y a pas plus loin que de monts à palais ». Sans soins sous « la bougeante république des astres », sous la force oblique, on peut voir « la guerre dans tout ». Mais de la Caverne le bout paraît pour « vaincre l’impossible ». Contre le destin irascible, un « surplus d’âme » se fait jour et voix : « Je veux que mes actes parlent pour moi ».

Alors, par l’embrasure fraîche d’un accord, se creuse la brèche ou l’abreuvoir qui sait mouvoir.

Sous l’incertain visage grave, l’amour naît, se forme et se grave.

La devise est presque au complet : car le théâtre est ce qui plaît, non point par le respect des règles, mais par une énergie espiègle à raviver, à cultiver.

Sous le soudain flot de la joie, dans l’ample vaisseau porté PAR L’ART POUR L’HUMANITÉ, les obstacles cèdent et choient.
Regardons par « la fenêtre qu’on est à soi-même » : l’orée de la forêt se révèle sous des trombes d’orage, retrempant le public dans un courage qui tressaille, tellement inédit que le village grandit, applaudit.

Théâtre, quelle monture de l’âme, pour qu’elle étende ses ailes et rame par le discours intemporel vers un unisson fraternel et par les cordages des âges vers de plus clairs, plus fiers, parages !

Car voici le salut, le sourire absolu, qui bondit et délivre, qui fait ouvrir le livre.

Avec le souffle une langue tissa le texte plus solide que du drap : louez son auteur, jouez avec la destinée. Les planches du chalet sont bien enracinées : sous la tempête ou bien les alizés, ensemble créez et réalisez.

Le dévoué cheval de la vie nous entraîne vers l’harmonie !
