
Le ciel, la nuit, de sang crie, luit. Le sanctuaire de beauté devient suaire hébété. Mais parfois, sur les décombres de l’horreur, la terreur se terre dans la pénombre… Toujours plus fort, avec la mort, même le rêve lutte sans trêve.

Au seuil du deuil alors une improbable rose de bonheur, sur nos cœurs en pleurs, hésite, puis se pose. L’azur outragé redevient berger, tandis que la Baie des anges à l’horizon silencieusement se change en oraison.

Et voici la lumière qui relaie la prière. Sur les ruines de Port-Royal s’épanouit un pinceau loyal, tandis que les couleurs de l’Europe sortent lentement de l’enveloppe où parfois la mer ressemble à l’enfer. Écoutons encore, sous la clameur du corps qui meurt, l’appel de l’aurore : « Lorsqu’un seul homme rêve, disait Friedrich Hundertwasser, ce n’est qu’un rêve. Mais, si beaucoup d’hommes rêvent ensemble, c’est le début d’une nouvelle réalité ».

Seule l’espérance vraiment résiste : marchons sur les eaux des tempêtes tristes.

« tous les feuillages des arbres de la terre ont le frémissement à l’unisson duquel je frissonne. » Henri Michaux
La Baie des anges à l’horizon silencieusement se change en oraison….pourquoi pas ?
Sûrement les anges s’activent à cette mission : essuyer les larmes, remercier les héros discrets, calmer les colères tant inutiles que nocives, accueillir les nouveaux au Royaume !