
Ce n’est pas une suite de hasards si la Victoire, l’Europe et les communications se fêtent presque ensemble en ce dimanche de mai.

Car, si la Victoire de 45 fut le tremblant socle de l’Europe, la communication y fait circuler son essence d’énergie et de vérité, d’écoute et de proposition : sans bruit, mais en grand secret, la sève s’élève de la racine au sommet. Que plus jamais les branches ne demeurent étanches l’une à l’autre sous le flux des inventions ; qu’au contraire les actions nées du fraternel dialogue emplissent de fruits les bogues et de futurs dons la raideur des troncs !

D’ailleurs, le « sacré village » alsacien d’Ungersheim fait dialoguer les générations, les appartenances et les provenances avec la terre et sa fertilité, avec le soleil et son rayonnement, avec le ciel et ses ailes.

N’est-il pas temps de fédérer, en commençant par l’Europe en chantier depuis des siècles, plus intensément depuis cette Victoire de 45, les forces vives des cœurs et des mains, des esprits et des souffles ? Le pape nous aide à répondre par l’action personnelle et concertée à travers le discours qu’il a prononcé le 6 mai 2016 en recevant le prix Charlemagne et dont voici quelques extraits :
La créativité, le génie, la capacité de se relever et de sortir de ses propres limites caractérisent l’âme de l’Europe. Comment supporter une Europe qui est en train de “se retrancher”, qui se meurt en se fermant ? Au contraire, on devra toujours travailler pour « élargir le regard pour reconnaître un bien plus grand qui sera bénéfique à tous » (Exhort. ap. Evangelii gaudium, n. 235). Dès lors, la paix sera durable dans la mesure où nous armons nos enfants des armes du dialogue. Car nous devons passer d’une économie liquide, qui tend à favoriser la corruption comme moyen pour obtenir des profits, à une économie sociale qui garantit l’accès à la terre, au toit grâce au travail comme milieu où les personnes et les communautés peuvent mettre en jeu « plusieurs dimensions de la vie (…) : la créativité, la projection vers l’avenir, le développement des capacités, la mise en pratique de valeurs, la communication avec les autres, une attitude d’adoration. » (Enc. Laudato si’, n. 127). Or seule une Église riche de témoins pourra redonner l’eau pure de l’Évangile aux racines de l’Europe. Voici la conclusion en ouverture du pape François : Je rêve d’une Europe jeune, capable d’être encore mère : une mère qui ait de la vie, parce qu’elle respecte la vie et offre l’espérance de vie. Et son rêve se précise : Je rêve d’une Europe des familles, avec des politiques vraiment effectives, centrées sur les visages plus que sur les chiffres…

Or quelqu’un, à l’aube de l’Europe et de l’histoire, a porté dans son nom successivement le couchant selon sa langue maternelle et les Larges-Vues ou le Vaste Visage selon sa patrie d’adoption : l’immigrée phénicienne, donc proche-orientale venue du littoral syro-libanais, appelée EurOpe ne fut intégrée à la Grèce qu’en incarnant par son mythique accostage sur l’île de Crète les techniques nautiques et l’art alphabétique mis au point, les unes comme l’autre, dans sa terre d’origine à la fin du deuxième millénaire avant Jésus-Christ. De ces deux moyens de communication naquit la civilisation au cœur de la Méditerranée, et l’Europe demeure capable d’en renaître ou d’en rajeunir en profondeur, notamment par nos modestes pratiques… internautiques unissant la toile et l’étoile, le signe et le souffle, le sens et la danse, pour une victoire toujours à venir et toujours plus humaine.

Super : allez, c’est la fête de l’Europe. Nous méritons bien ces compliments de notre vivant ; belle journée donc et vive nous, toutes et tous citoyens d’Europe!
Jacques
Il faut en effet quelques compliments pour passer… aux urgents compléments : comme le disait R. Eckhardt hier en commentant l’architecture du Parlement en fête tout près de nous, la démocratie européenne est en devenir perpétuel. J’ajoute que j’ai repéré hier, dans l’article grec dont j’ai tiré « l’image à la une », qu’une association semble se dire en grec « mouvement créateur », au même titre que le « cinéma », mais sur le réel terrain émouvant et mouvant…
Oui pour « l’eau pure de l’Evangile » – mais encrassée par nos lourdeurs ?
Oui pour l’Europe, mais une Europe qui se met à l’écoute des hommes « ordinaires » !