
Dehors les coups palpitent, dedans les lys crépitent : un choral cathédral marque et vénère le millénaire. Voyez le travail changer en vitrail le vent de la lumière, les jeunes paumes fières, cette foule qui veut croiser au Festival européen de la Pierre, entre techniques modernes et premières, la joie, puis se laisse embraser par la danse des surfaces écartant peur et menaces.

En reflétant précisément les verrières et l’horloge, les plaques bleu clair de Sylvie Lander sans un mot nous interrogent : « Ex Tempore », ce tondo nous fait monter jusqu’à l’eau simple et suprême du haut baptême.

Lothaire von Seebach sut peindre les chantiers où lentement la masse fait place à la surface, où l’air et le soleil nous sculptent des piliers. Soudain les bas-côtés tressaillent ; un fil transperce nos murailles et le Notre Père résonne sous le bruit : le cœur a longtemps fui, mais il rayonne et luit.

Dès lors, hospitalière et souriante la vie s’oriente lentement sur la secrète hostie qui récapitule sans trembler l’univers, mais qui dans chaque âme fructifie, lie et sert.

Il nous faut effacer les tares pour que les pierres se réparent, que les défauts superficiels s’appuient sur les sucs essentiels.

Qu’alors des surfaces jaillisse la grâce et qu’elle unisse en profondeur les coulées du souffle aux valeurs, donc la Bonne Nouvelle à nos mains fraternelles ! En ce dimanche où Irénée le pacifique, évangélique martyr, est à l’honneur, en cette veille de fête associant les apôtres Pierre et Paul, la phrase latine d’Irénée, avatar-ersatz de sa formule grecque perdue, mais ciselée à partir de l’Asie mineure et de Smyrne-Izmir, nous parvient avec sa plénitude de promesse et sa promesse de plénitude. « Gloria enim Dei vivens homo ; vita autem hominis visio Dei » : car la gloire de Dieu n’est que l’homme radieux de vie ; mais ce dont l’homme se nourrit est la vision de Dieu qui le pétrit.

Superbe de chez superbe comme disent les astucieux poètes d’aujourd’hui rétifs au superlatif traditionnel .