
Un de ces soirs, la chaîne franco-allemande affirmait à la fin d’ARTE JOURNAL que la première Start-Up était née en Palestine voilà deux mille ans… Qu’est-ce à dire, sinon que la notion de société contient en germe laideur et beauté, tant la servitude que la certitude, le noble acte d’escorter comme le mouvement forcé ? Sinon une improbable entreprise ? Un vent – devant lequel tout se brise – a déclenché dans les larmes, dans le sang et la joie du don, l’élan qui change le sens étymologique en une dynamique de musique, en une société moins servile que civile, faite pour empiéter sur tous les songes et les mensonges, pour marcher, avancer, non d’un pas cadencé, mais dans l’harmonie où tous se confient à la clarté sans aparté, plus pour vivre d’actes conséquents ou d’appels fréquents que pour suivre. Les peuples n’ont certes pas tous la corde au cou, mais au fond de leurs cœurs un accord passe et bout, qui sans rien dire les inspire et qu’obscurément ils admirent, auquel ils veulent bien ACCORDER, par-delà les coïncidences des lexicales consonances, de les faire monter… ENCORDÉS.
Peuple de couleurs pour que la nuit sombre,
et qu’un cheval file animer les nombres…

Peuple de pigeons regardant l’étoffe
se plisser, chasser loin les catastrophes.

Peuple d’enfants
portant le grand
rêve qui réveille
aux réelles merveilles.

Peuple de disques, de sphères, d’éclairs,
pour rassembler patiemment les airs.

Peuple de vides, de rides et d’ailes
où la voie à la croix est parallèle.

Peuple de grosses roues, de pères Noël,
où l’espoir s’appelle « regard fraternel ».

Peuple de soie, de contrats et de grâces,
aspirant à la communion
plus qu’à la mondialisation,
tressant ses cordes au fil de l’Alsace :
l’Avent est l’avenue des désirs éperdus,
de nos faméliques séries
aux magiques féeries chéries,
mais c’est aussi l’espace où passe le salut.
Ainsi dans la nuit chantent et s’accordent,
autant sur les cités
que sur les sociétés,
des souffles de Parole qui déborde :
pour assécher la source des coups,
vers la naissance
de l’espérance
prenons de l’accord la corde au cou !
