
Comme d’autres toponymes portugais, Fátima recèle des trésors d’ouverture, linguistique autant que spirituelle. Vers cette agglomération ne cessent d’affluer pèlerines et pèlerins du monde entier pour une prière polyglotte, créatrice et sereine, pour une oraison capable de ramener la raison sur la précieuse planète qui de violence halète.
L’abri – l’écrit.

France 5 diffuse cet été une série d’aventures inédites nous mettant déjà sur la voie : sous le titre Cuisine sauvage, une coque poitevine s’est renversée en un juvénile abri de fortune pour l’écrit à la brune, pour le foyer à déployer jusqu’aux senteurs gourmandes, au-delà des demandes ! Car la barque et le point ne demeurent pas loin : c’est toujours le frais miracle d’Europe, notre mère, qui se reproduit dans les conditions les plus sommaires. Encore faut-il à l’être humain le renfort et l’appui d’autres mains !
Guerre planétaire ou paix solidaire ?

Mais, si d’invisibles tyrans tirent les ficelles, le sang, de leur peuple en asphyxiant les autres, l’air pourrait-il encore être nôtre ?
Cova da Iria : la conque – la jonque.

Voilà près de cent ans, trois très pauvres enfants, parmi leurs moutons, de toute leur âme, sans y croire ont vu l’ange et Notre-Dame leur montrer le chemin – en pleine guerre – de l’infini chaud comme un nid, d’un domaine connu, d’une ample terre.

Elle a forme d’arc de cercle parfait et répond au petit nom de la paix : au Portugal, la jeune Irène se pare d’une fine traîne, et voici que dans le sol clair un vaste creux s’ouvre en esplanade aux calmes gambades des cœurs et des souffles vers un silence heureux.
Un puits de fruits.

C’était pourtant l’un des terrains les plus fertiles pour cette famille Dos Santos-Marto, fragile et confiante, malgré son incrédulité cruelle, dans une sainte fraternité.

Quand donc d’autres récoltes, de son cher puits si riche en fruits, vinrent par la révolte enfantine de ses pastoureaux, larguant la grand-voile de révélation sur toute nation jusque dans ses moelles, des chapelles prirent la place des troupeaux…
Témoins, moines et témoines.
Depuis, les chênes-lièges ont installé leurs sièges avec les chênes verts sur ce losange d’air.

Sous les arbres vit le marbre, reliant les témoins au parfum des foins comme aux moines ou témoines, dans l’éveil transparent qui traverse les ans et nous redresse avec tendresse :
« Ceux qui passent par la vallée des larmes
la changent en source » Psaume 84(83), 7 (nouvelle traduction chez Bayard).
