Même antique, la musique a vingt ans : elle tisse le temps sous les voûtes de l’écoute, sous les doigts dans les veines du bois.
Dès lors, l’espace unit les races du Levant au Couchant : une même Face nous fait boire à longs traits les saveurs de la paix. Au souffle de la vie, sous les mélodies de Jordi Savall venues autrefois dans le Florival, les arbres se relient, reformant la forêt des cœurs ardents et prêts.
Entre pavés et flèche roses, ensemble ils battent et s’exposent ; voici bien mieux qu’un job : l’échelle de Jacob éclaire la rosace et nous offre l’audace.
De cette Maison d’Art, chacun sort et repart nimbé de canopée vers d’autres épopées ; l’œil et l’oreille sont d’accord pour ensemble monter à bord – malgré la houle roulant les foules – d’une nef : ses mâts brefs, dans la jeunesse d’une Promesse, relèvent le défi tendre du crucifix.
Ainsi, la Méditerranée soudain semble un jour être née pour soigner notre espérance, pour signer la délivrance, pour que les anges de la réconciliation, grâce à l’essentielle chanson de la vielle, mêlent leurs ailes à nos efforts d’invention dans l’intense consonance. Bien que les sons des voix se brisent, les horizons obscurs s’irisent de guérisons pour que les branches de la Syrie millénaire à nouveau frémissent, qu’elles se régénèrent.
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